Mort de Paul Varry, cycliste tué à Paris : des leçons politiques à ce drame ?

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L’édito de Lauren Provost

Vélodossier

Le décès du jeune homme, écrasé par un SUV la semaine dernière, a dramatiquement mis en lumière les tensions croissantes entre automobilistes et cyclistes de plus en plus nombreux. Et l’urgence d’une politique ambitieuse de partage de la route.

La mort de Paul Varry, 27 ans, écrasé par le conducteur d’un SUV le 15 octobre à Paris, a suscité une vague d’émotion dans tout le pays. Ce week-end, plus de 200 rassemblements ont été organisés pour dire stop aux violences motorisées et rendre hommage au jeune homme, développeur et militant pour le développement du vélo, tué par ce qu’il combattait. Lundi soir, une nouvelle manifestation était organisée à Saint-Ouen, sa ville, où il avait participé à rédiger un livre blanc pour piétons et cyclistes.

Beaucoup d’anonymes s’identifient à Paul Varry. Les personnes qui se déplacent à vélo avant tout. Car toutes se représentent trop facilement la scène en pensant à leurs propres expériences. Mais nul besoin de rouler à vélo : 96 % des usagers de la route ont peur du comportement à risque des autres, selon une étude Ipsos.

Pourtant, cet événement mortel, pour lequel l’auteur des faits est mis en examen pour meurtre, n’a suscité aucune réaction du ministre des Transports, François Durovray. Un silence politique lourd de sens, rectifié seulement samedi par un tweet et lundi par une réunion avec les associations.

La disparition tragique de ce militant des mobilités douces doit pousser les usagers, mais surtout les pouvoirs publics, à repenser le partage de l’espace public. Le boom du vélo post-Covid (+37% partout en France depuis 2019) nous oblige à revoir la place de la voiture sur nos routes. Sans doute également la taille et la puissance de nos cylindrées, toujours plus grosses et plus mortelles. Nos comportements sur la route et nos infrastructures. A la ville, comme à la campagne, car la majorité des accidents fatals aux cyclistes ont lieu sur des routes rurales. Sur 226 cyclistes morts dans des accidents en 2023, un a été tué à Paris. Sans oublier la formation nécessaire à la pratique du vélo dès le plus jeune âge. Le tout permettant, en sus, de décarboner nos déplacements.

Cela vous rappelle quelque chose ? Normal. C’était le grand projet d’Elisabeth Borne. Un plan vélo à 2 milliards d’euros sur quatre ans, annoncé en grande pompe au printemps 2023. A l’heure des restrictions budgétaires, cette promesse semble avoir totalement disparu des radars. Un rétropédalage contre lequel les associations comptent se battre, puisqu’il devient criminel de ne pas accélérer.

Libération

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