Six collégiens tués à Millas : la conductrice du bus mise en cause fixée sur son sort ce vendredi

Six collégiens tués à Millas : la conductrice du bus mise en cause fixée sur son sort ce vendredi

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Sept ans après la mort de six collégiens dans la collision entre un car scolaire et un TER à Millas (Pyrénées-Orientales), la cour d’appel d’Aix-en-Provence doit rendre ce vendredi 7 février sa décision sur une éventuelle responsabilité de la conductrice du bus. Le délibéré sera prononcé à 14 heures et retransmis en direct au palais de justice de Perpignan pour les familles qui ne pourraient pas faire le déplacement dans les Bouches-du-Rhône.

A la barre

Ce second procès a été sollicité par la prévenue de 55 ans après sa condamnation en première instance à cinq ans de prison dont un an ferme en novembre 2022 – une peine assortie d’une annulation de tous ses permis de conduire, d’une interdiction de les repasser pendant cinq ans et enfin d’une interdiction d’exercer toute activité dans le secteur des transports – pour homicides et blessures involontaires. Lors de ses réquisitions, l’avocat général a réclamé contre Nadine O. une peine plus sévère que celle prononcée en première instance, soit cinq ans de prison dont deux ans ferme.

Les débats, qui se sont déroulés du 7 au 25 octobre 2024, ont été une épreuve pour les parties civiles car ils s’étaient déroulés en grande partie sans Nadine O. «On attend que la condamnation soit confirmée voire aggravée et on espère que ce soit la fin de ce combat. C’est elle, la conductrice, qui avait voulu ce second procès et elle a disparu à nouveau, donc ça a été compliqué à gérer pour les familles», a expliqué Me Vanessa Brandone, qui représente plusieurs des quelque 120 parties civiles de ce dossier.

Nadine O. a toujours maintenu, contre de nombreux témoignages et expertises, que les barrières du passage à niveau étaient levées lorsqu’elle s’y était engagée avec son car, le 14 décembre 2017. Le véhicule avait alors été violemment percuté par un TER, 6 enfants étant tués et 17 autres blessés, dont 8 grièvement. «J’ai fait appel parce que les barrières étaient levées», avait-elle répété au début de son second procès. Au troisième jour, elle avait eu un malaise, juste après avoir écouté des témoignages d’adolescents présents dans le car accidenté. Elle avait ensuite été hospitalisée et avait manqué le reste des débats. Selon l’un de ses conseils, Me Jean Codognès, elle avait eu un «syndrome du cœur brisé», exactement comme au premier procès qu’elle avait déjà manqué en grande partie. Sa présence ce vendredi est suspendue à une décision médicale : «elle a envie d’y être, sauf si un certificat médical le contre-indiquait», explique l’avocat, qui a de nouveau plaidé la relaxe.

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La version de la conductrice est largement démentie par de nombreux témoins. Des automobilistes situés en face, de l’autre côté du passage, avaient affirmé avoir vu le car «pousser la barrière comme on ouvre une porte». De même, une des collégiennes assises tout à l’avant du car a vu que le véhicule avait «tapé les barrières». Cette passagère, qui avait 13 ans au moment des faits, a perdu une jambe dans le drame.

Au début du procès en appel, l’attitude de la conductrice – inflexible sur sa version des faits, elle n’a jamais prononcé d’excuses pour l’accident qu’elle est accusée d’avoir provoqué – avait entraîné l’énervement de certaines victimes, comme Enzo, qui avait lancé : «Elle a détruit des vies, […] des excuses, ça serait tellement mieux.» Beaucoup espèrent maintenant qu’elle ne se pourvoira pas en cassation si elle était à nouveau condamnée. «Elle est assez épuisée», par ce parcours judiciaire, s’est borné à indiquer à ce stade son avocat.

Libération

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