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«T’es triste ? Bouhou, t’as une tempête d’émotions ? Tu vas vite te calmer et redescendre», partage avec humour jessicafrenchriviera, près de 180 000 abonnés sur TikTok, autoproclamée «ambassadrice ghettossori». Depuis fin décembre, des mères utilisent ce mot-clé pour tourner en dérision les principes d’éducation positive et bienveillante, plus que la méthode d’apprentissage en autogestion Montessori. «On ne peut pas toutes être des Marie-Catherine, qui “nourrit son être” de tofu et donne à son enfant des jouets en bois», cingle l’une d’elles.
Chacune y va de sa définition. Il y a les adeptes de débrouillardise, option bol de céréales, pizza ou McDo quand la flemme de préparer à dîner se pointe. Les pragmatiques : «Il y a des moments pour discuter, et des moments où tu t’exécutes.» Les joueuses : «Bien sûr que quand ma fille me gave, je lui dis que je vais l’échanger avec une autre enfant que j’ai appelée Danielle. Et qui attend derrière la porte.»
Plusieurs mères disent écouter du rap avec leur enfant, regrettant que cette réalité ne soit jamais associée à l’image de la maternité. «Je l’appelle “frère” quand il me soûle», s’amuse même une femme lookée, casquette à l’envers, caleçon dépassant du pantalon.
Mais derrière ce côté détente, pointe souvent une éducation «à l’ancienne», à la limite de la complaisance envers la violence. «N’hésitez pas à user de menaces, à hausser le ton voire goumer [s’embrouiller, se battre, ndlr]», conseille jessicafrenchriviera, en serrant le poing, geste coupé au montage. Sur une vidéo d’une autre internaute, une petite de 3 ans assise sur un canapé donne une claque à sa mère, qui lui rend. La petite recommence de plus belle. Le titre ? «Quand t’es une maman ghettossori et que ta fille tape plus fort que toi.»
Plusieurs mères s’enorgueillissent aussi de refuser que leur enfant rentre à la maison s’il a été embêté, tant qu’il n’a pas frappé à son tour. «Interdiction de faire des victimes dans notre famille», affirme fièrement une mère. «Au début c’était drôle, mais certaines, vous banalisez la violence», résume une observatrice.
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