Bonnie Prince Billy : «Un jour, on connecte avec une chanson et c’est comme si on trouvait de l’or au fond d’une rivière»

Bonnie Prince Billy : «Un jour, on connecte avec une chanson et c’est comme si on trouvait de l’or au fond d’une rivière»

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Nous sommes en janvier, l’air pique les joues et le ciel parisien est plus menaçant que jamais, mais Will Oldham pète la forme. L’Américain a fait le voyage depuis sa blue town du Kentucky, Louisville, jusque Londres et Paris, pour la première fois depuis des lustres, afin de faire la promotion d’un nouveau disque. Prêt à sortir de sa coquille, après des années de retrait relatif, de sédentarité forcenée voire militante – il faut dire que le Covid est passé par-là –, comme si le songwriter, figure cardinale de l’underground indépendant américain depuis le début des années 1990, avait fait la paix avec tout ce qui le rendait fébrilement furieux et accablé dans le monde de la musique et au-delà : démonétisation de l’art, streaming, paupérisation de sa corporation, celle des forgeurs de chansons sans autre objet que d’enrichir le corpus de la musique populaire américaine… Au crédit de cette éclosion, le processus créatif de The Purple Bird, formidable nouvel album enregistré non pas à domicile à la force de sa seule persévérance comme la plupart de ses albums de la décennie passée, mais à Nashville, dans le studio du cador David Ferguson, musicien-producteur proche de Johnny Cash, John Prine ou U2. Fait rarissime, Oldham a non seulement délégué une partie de la conception à son producteur mais partagé les tâches d’écriture et de composition, avec d’autres – les pontes de la capitale nationale de la country que sont Ronnie Bowman, Pat McLaughlin, John Anderson et R

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