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Plus ou moins silencieusement, ChatGPT et consorts s’infiltrent dans de nombreuses rédactions en France et dans le monde. Alors en marge du sommet international sur l’IA ce lundi 10 janvier à Paris, Reporters sans frontières (RSF) a exhorté les médias à collaborer entre eux pour construire des outils éthiques d’intelligence artificielle afin d’avoir «un usage responsable de l’IA est possible dans les rédactions».
RSF adresse une dizaine de recommandations aux rédactions, comme «initier des projets collaboratifs de développement d’outils d’IA entre médias». Plus généralement, l’ONG suggère de «s’inspirer de la Charte de Paris sur l’IA et le journalisme», qu’elle a lancée en 2023, et de respecter les droits d’auteur des journalistes et les droits voisins des éditeurs de presse. La semaine dernière, l’Apig et d’autres organisations de la presse française avaient appelé les pouvoirs publics à «imposer un dialogue» entre les entreprises d’IA et les médias, pour «mettre fin au pillage» de leurs contenus et préserver «une information fiable».
Reporters sans frontières a aussi profité de l’événement parisien pour rendre ses conclusions sur Spinoza, un outil d’IA dédié aux journalistes et mis sur pied en novembre 2023 en association avec l’Alliance pour la presse d’information générale (Apig).
Centré sur les enjeux climatiques, le prototype repose sur un système de recherche et de synthèse par intelligence artificielle, conçu pour assister les journalistes et non les remplacer, selon plusieurs principes éthiques comme la fiabilité de l’information, la transparence des sources ou le respect des droits d’auteur.
Sur les 300 titres de presse que représente l’Apig, près de 120 médias, issus de 12 entreprises de presse – dont Libération – ont utilisé cet outil dans leur quotidien professionnel. Principal enseignement noté par RSF : «Le premier outil Spinoza fonctionne», selon le document. «Spinoza montre que l’innovation dans les médias est possible mais qu’elle ne peut s’accomplir qu’en impliquant les journalistes dans le processus et en mutualisant cette innovation technologique entre plusieurs rédactions», résume le directeur général de l’ONG, Thibaut Bruttin. Ses résultats «sonnent comme un appel à ne pas laisser le développement de l’IA générative (créatrice de contenus) entre les seules mains d’acteurs technologiques, dont les priorités économiques et les biais idéologiques diffèrent des besoins des médias d’information», insiste-t-il.
Le projet contient six bases de données : plus de 28 000 articles, près de 1 000 contenus fournis par l’Agence France Presse (contributrice depuis juillet 2024), des données scientifiques, législatives, issues d’organismes publics et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Le code du projet Spinoza sera publié en open source (accès libre) au printemps pour permettre «aux journalistes et développeurs de personnaliser et d’adapter l’outil selon leurs besoins».
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