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Sa présidence s’achève mais la crise politique se poursuit en Roumanie. Le président roumain Klaus Iohannis a fait savoir ce lundi 10 février qu’il allait démissionner du poste de président qu’il occupait depuis le 21 décembre 2014, prenant acte des critiques qui concernaient son maintien à la tête du pays. «Afin d’épargner à la Roumanie et aux citoyens roumains une crise, je quitterai mes fonctions» mercredi 12 février, a-t-il déclaré lors d’une allocution solennelle ce lundi matin à Bucarest.
Le 6 décembre, à la suite d’accusations d’ingérence russe démenties par Moscou, la plus haute juridiction roumaine a décidé d’annuler l’ensemble de l’élection, fait extrêmement rare dans l’Union européenne. Le scrutin avait abouti au succès inattendu de Calin Georgescu, un candidat pro russe, qui a créé la surprise en rassemblant près de 23 % des voix. Les autorités roumaines l’accusent d’avoir bénéficié d’une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok. De son côté, la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête.
Décryptage
Après l’annulation de l’élection présidentielle en décembre dernier, le mandat de Iohannis avait été prolongé de plusieurs mois. Jugé principal responsable de la crise politique dans laquelle est plongé le pays depuis de longues semaines, la popularité du futur ex-président roumain de 65 ans n’a cessé de chuter. Sous la menace d’une procédure de destitution lancée par les partis d’opposition au parlement, Klaus Iohannis a finalement jeté l’éponge.
Depuis l’annulation du scrutin de novembre, des dizaines de milliers de Roumains sont descendus dans la rue pour dénoncer un «coup d’Etat». Après plusieurs tentatives de l’opposition, le Parlement avait prévu de se réunir cette semaine en session plénière avant un possible référendum.
«Dans quelques jours, le Parlement roumain va se prononcer sur ma révocation et la Roumanie va plonger dans la crise […] avec des répercussions dans le pays et malheureusement aussi en dehors de nos frontières», a expliqué ce lundi Klaus Iohannis, qui a précisé qu’il regrettait d’en être arrivé là, affirmant «n’avoir jamais violé la Constitution».
L’extrême droite a salué l’annonce de cette démission. «C’est votre victoire !», s’est exclamé le chef du parti AUR, George Simion, sur Facebook, en référence aux récentes manifestations, avant d’ajouter : «Maintenant il est temps de récupérer le deuxième tour». Le vainqueur surprise du premier tour, Calin Georgescu, n’a pas encore réagi.
En attente d’une future élection, c’est le président du Sénat, Ilie Bolojan, chef du parti libéral et membre de la coalition au pouvoir qui va assurer l’intérim avec des pouvoirs limités.
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