L’ancien numéro deux de la Fédération française de tennis, Jean-Pierre Dartevelle, jugé ce mardi pour viols

Elle est désormais âgée de 25 ans. Une jeune joueuse de tennis accuse l’ancien vice-président de la Fédération française de tennis (FFT) de l’avoir violée à son cabinet dentaire – il exerçait à Montbéliard – entre 2016 et 2018, quand elle avait entre 17 et 19 ans. Jean-Pierre Dartevelle, 74 ans, est jugé à partir de ce mardi 11 février devant la cour criminelle du Doubs, à Besançon. «C’est le dossier de la contrainte morale, celle de la différence d’âge, celle de la particulière vulnérabilité de la victime et celle de l’autorité de fait de l’accusé», a expliqué auprès de nos confrères de l’AFP l’avocat de la plaignante, Benjamin Liautaud.

La joueuse, talentueuse, visait une carrière professionnelle avant d’être rattrapée par des problèmes de santé. Elle avait dénoncé des faits de viols dès 2018 et décrivait une relation «contrainte», expliquant être victime de «l’emprise» de cet homme très lié à ses parents dans le milieu du tennis, selon une source judiciaire. Son avocat évoque aujourd’hui l’«emprise psychologique, cette forme de prison de l’esprit» de Dartevelle sur la jeune sportive. «La victime ne sollicitera pas la tenue du procès à huis clos, devant la cour criminelle du Doubs, mardi, comme le dicte la règle en matière de crimes sexuels sur mineurs. Elle souhaite s’exprimer sur ce qu’elle a subi, sans honte», a ajouté Benjamin Liautaud.

En février 2017, cet ancien président de la Ligue de tennis de Franche-Comté avait été battu de peu par Bernard Giudicelli pour la présidence de la FFT. Ancien footballeur de bon niveau, Dartevelle a aussi disputé une douzaine de matches en première division avec Sochaux à la fin des années 1970. Il a également été conseiller régional LR de Bourgogne-Franche-Comté au cours de la précédente mandature. Pendant l’instruction, l’accusé n’a pas contesté l’existence de relations sexuelles avec la joueuse. Mais il a soutenu qu’il s’agissait d’une «relation totalement consentie», d’après une source judiciaire à l’AFP. «Il ne comprend pas ce qui lui est reproché. Pour lui, c’était une relation amoureuse qui a duré deux ans», avait déclaré en mars 2023 son avocate, Marie-Alix Canu-Bernard lors de l’annonce de son renvoi devant la cour criminelle.

Placé sous contrôle judiciaire, Jean-Pierre Dartevelle avait dans un premier temps fait appel de son ordonnance de mise en accusation devant la cour criminelle du Doubs, avant de se désister. La Fédération française de tennis s’est portée partie civile dans ce dossier, aux côtés de la joueuse et de sa famille. Le procès doit durer trois jours, avec un verdict attendu mercredi soir ou jeudi matin. Jean-Pierre Dartevelle encourt 15 ans de réclusion criminelle.