«Monsieur Aznavour» avec Tahar Rahim, arrête ton Charles

Dans un biopic sinistre où s’enchaînent les tubes et les séquences attendues, Grand Corps malade et Mehdi Idir échouent à restituer le lyrisme du chanteur, dépeint en obsédé de la réussite.

La tendance Aznavour sur TikTok, c’est probablement ce que la production coûteuse de ce biopic à 26 millions d’euros ne pouvait pas anticiper, l’équipe du film ayant découvert comme tout le monde, mais avec un possible frisson supplémentaire, la prestation d’Aya Nakamura et de la garde républicaine rassemblée sur le Pont des arts à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des JO en juillet : un medley audacieux où s’alternaient For me formidable, la Bohème, Djadja et Pookie. Il ne faut cependant pas compter sur le film de Grand Corps malade et Mehdi Idir pour trouver un équivalent cinéma à ce spectaculaire coup de frais à partir d’un respectable répertoire chansonnier toujours menacé de s’endormir sous une fine pellicule de poussière pieuse. Pourquoi «Monsieur Aznavour» ? Le titre, à lui seul, engage d’emblée sur la voie de la salutation polie, comme à un prof, un notaire ou au médecin de famille dans une rue pavée dans un recoin vieille France.

Certes, ce que nous explique le film en nombreux tableaux