Kyan Khojandi, au long cours

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Ce n’est pas de sa faute, mais on a failli en vouloir à Kyan Khojandi. Le premier épisode de Bref 2 est l’histoire d’un mec approchant de la quarantaine, à moitié chauve, bedonnant, célibataire et largué à tous points de vue dans la vie. On a un instant cru être la cible d’un deepfake, une vidéo créée spécialement pour nous entraîner dans des abysses d’atermoiements tant cela ressemblait un peu trop à notre situation personnelle. A priori, un visionnage plutôt déplaisant. L’idée même de l’interviewer nous tétanisait, mais puisqu’il faut bien chercher des réponses quelque part, on s’est rendu au Casino de Paris comme d’autres vont faire pénitence à Canossa.

Heureusement, Kyan Khojandi, 42 ans, est sympa et il a l’air tout aussi pétrifié que nous, ou malade, ou les deux. Sur les banquettes moelleuses du restaurant de la salle de spectacle, commence le petit jeu de à qui parlera le plus bas. On débute des questions qu’on ne termine pas. Il répond avec des phrases incomplètes. Un «tu», «non, à toi», des silences, un café, du thé, trois mignardises. Ce n’est pas désagréable. Il nous a proposé de venir ici, car il a particulièrement apprécié y jouer ses deux one-man- shows. Il aime le rouge de la banquette : «C’est chaleureux.» Et les dorures des décors, demande-t-on ? «Je ne sais pas, je ne suis pas un mec qui a grandi dans la dorure.» Oui, la discussion ne part pas très fort.

Deux interrogations nous taraudent. La première, pas nouvelle : «Le “Je” de Bref

Libération

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