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«Sale pute, va te faire violer», «fais gaffe en rentrant chez toi», menaces de viol ou encore de meurtre. Des centaines de milliers de messages d’insultes plus tard, le tribunal de Paris a rendu sa décision dans la vague de cyberharcèlement ayant visé la streameuse française Ultia. Sur les quatre hommes âgés de 20 à 40 ans, trois ont été condamnés ce mercredi 12 février pour avoir tenu pendant plus d’un an un florilège de propos nauséabonds à l’encontre de la jeune femme de 29 ans née à Reims (Marne).
Un homme de 23 ans a écopé de la peine la plus lourde, à savoir douze mois de prison, dont six avec sursis, ainsi qu’à un stage de sensibilisation au respect des personnes dans l’espace numérique, pour avoir notamment écrit à la vidéaste de 29 ans : «J’espère tu te fais violer en sortant de chez toi, que quelqu’un t’étrangle et te fracasse la gueule.» Deux autres hommes de 39 et 21 ans ont respectivement été condamnés à dix et douze mois d’emprisonnement avec sursis, peines accompagnées d’une obligation de soins pour le premier et d’un stage de sensibilisation au cyberharcèlement pour le second. Ils étaient jugés pour avoir envoyé des messages de haine comme «sale pute va te faire violer» et «Taime les chibres». Ils devront en outre verser 8 000 euros à Ultia, Carla G. de son vrai nom, au titre du préjudice moral, ainsi que 3 000 euros de remboursement de frais d’avocat. Ils ont par ailleurs temporairement interdiction d’entrer en contact avec elle. Un quatrième homme a été relaxé, le tribunal ayant estimé que l’infraction était «insuffisamment caractérisée».
Sur les quelque 700 pseudonymes repérés dans le cyberharcèlement, seuls quatre d’entre eux ont pu être identifiés et appelés à comparaître. Le 21 janvier, la procureure avait requis des peines allant de sept à douze mois d’emprisonnement avec sursis, et d’une interdiction d’entrer en contact avec cette streameuse pendant les cinq prochaines années. Suivie par plus de 280 000 personnes pour ses parties de jeux vidéo diffusées en direct sur la plateforme Twitch, Ultia est victime depuis quatre ans d’une violente vague de cyberharcèlement. Son compte Twitch et ses réseaux sociaux sont visés. La jeune femme décide de porter plainte en 2022.
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Quel est l’élément déclencheur du raid dont Ultia est victime ? La dénonciation par la streameuse des propos sexistes du youtubeur star Inoxtag lors de l’édition 2021 de ZEvent, un événement caritatif en ligne. Celui qui a depuis gravi l’Everest avait prononcé en direct plusieurs phrases problématiques à l’égard d’une jeune Mexicaine ne parlant pas bien le français, présente à ses côtés lors de l’événement : «Elle a 29 ans, je suis encore puceau et c’est moi qui vais la soulever», avait lancé le jeune homme. Ultia pointe le comportement problématique de son comparse youtubeur. Ce dernier présente ses excuses en direct, mais rien n’y fait, Ultia est depuis victime d’un harcèlement quotidien.
En octobre 2022, le Eleven All Stars, une compétition de football entre streameurs français et espagnols, se déroule au stade Jean-Bouin à Paris. Alors qu’elle n’est même pas présente à cet événement, Ultia est une nouvelle fois ciblée par un raid massif ses réseaux sociaux. Elle décide de porter plainte dans la foulée. «Je ne savais plus quoi faire. […] Je ne pouvais plus recevoir tout ce harcèlement, ça n’était plus gérable dans ma vie au quotidien», a fait savoir la jeune femme lors de l’audience du 21 janvier.
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