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Les Etats-Unis ne sont plus «principalement concentrés» sur la sécurité européenne et l’Europe doit prendre l’initiative de défendre l’Ukraine. C’est ce qu’a affirmé le nouveau secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, ce mercredi 12 février lors d’un déjeuner à Bruxelles avec ses homologues du Vieux continent. Des déclarations qui illustrent tout le plan de Donald Trump pour l’Ukraine : le président américain souhaite mettre un terme au «carnage» en «cent jours», en se désengageant et en ne finançant plus le conflit.
Même si «l’effusion de sang doit cesser», pas question pour les Etats-Unis de déployer des soldats en Ukraine dans le cadre d’un accord de paix, a souligné Pete Hegseth à Bruxelles. L’ancien chroniqueur de Fox News a également affirmé que c’est aux pays européens de plus s’investir sur le terrain, mais aussi financièrement, pour trouver les garanties de sécurité «robustes», nécessaires au maintien d’une paix «durable» dans le pays. Donald Trump a lui même réclamé à ce que ses Alliés européens doublent, au minimum, leurs dépenses militaires.
Dans une brève allocution à la tonalité résolument combative, le secrétaire américain à la Défense a jugé «irréaliste» d’envisager un retour de l’Ukraine à ses frontières d’avant 2014, c’est-à-dire comprenant la Crimée. «Poursuivre cet objectif illusoire ne ferait que prolonger la guerre et causer davantage de souffrances», tranche-t-il. De même, une adhésion de l’Ukraine à l’Otan à l’issue de négociations de paix ne lui semble «pas réaliste» non plus. «Si des troupes de maintien de la paix sont déployées à un certain moment, elles devront l’être dans le cadre d’une mission qui n’est pas de l’Otan», ni couverte par l’article 5 de l’Alliance qui prévoit l’assistance des membres de l’Otan en cas d’attaque contre l’un d’entre eux. Avant même le début de cette réunion, le nouveau chef du Pentagone avait donné le ton sur X, lançant : «L’Otan doit être plus forte, pas un club de diplomates.»
«Secrétaire Hegseth, nous vous entendons», a déclaré le ministre britannique de la Défense, John Healey, qui a présidé cette réunion sur l’Ukraine. Les Européens redoutent toutefois qu’un éventuel accord de paix entre l’Ukraine et la Russie se fasse sans eux, et au détriment de Kyiv. La Conférence de Munich sur la sécurité (MSC), du 16 au 18 février, pourrait être un indicateur de l’avenir du conflit. Si le gouvernement allemand ne s’attend pas à «une avancée décisive» vers une solution diplomatique à la guerre en Ukraine lors du sommet spécialisé sur la défense, des échanges entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des membres du gouvernement Trump sont prévus. Le chef d’Etat ukrainien s’entretiendra avec le vice-président américain J.D. Vance, en marge du MSC, ainsi qu’avec l’émissaire spécial américain sur l’Ukraine Keith Kellogg, et le secrétaire d’Etat Marco Rubio.
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