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L’insécurité, que la droite et l’extrême droite n’hésitent pas à lier quasi automatiquement à l’immigration, est facilement l’objet de manœuvres électorales, l’actualité politique de ces derniers jours le montre. Bruno Retailleau a vu sa cote bondir en l’agitant à outrance et il n’est malheureusement pas le premier dans ce cas. La gauche, elle, a toujours eu des difficultés à se positionner sur le sujet. Consciente du danger des amalgames faciles et hostile au tout répressif, qui ferait le jeu de l’extrême droite avec des résultats pas forcément probants, elle peine à rassurer une population que les faits divers, et notamment la montée des meurtres liés au narcotrafic, mettent à cran. Les maires écologistes, nombreux à la tête de grandes villes depuis 2020, sont en première ligne. L’insécurité n’a jamais fait partie de leurs thèmes de travail prioritaires et pourtant il a bien fallu qu’ils s’y collent. Notamment dans des villes aussi importantes et diverses que Grenoble, Bordeaux ou Strasbourg.
Notre enquête montre qu’ils ont tous conscience de l’importance du sujet mais qu’ils l’affrontent de façon très différente. Quand Eric Piolle préfère traiter par le mépris les critiques qui le visent à chaque fusillade dans Grenoble, désireux de rester droit dans ses bottes face au «tourbillon médiatique», Jeanne Barseghian ne nie pas les inquiétudes des habitants de Strasbourg mais considère que l’Etat a une vraie responsabilité dans la lutte contre le narcotrafic. De son côté, Pierre Hurmic reconnaît avoir changé d’avis depuis son élection à la mairie de Bordeaux, un aveu qui n’est pas si fréquent dans le monde politique. «Je ne suis plus le même que celui que j’étais en arrivant en 2020 dans ce bureau, a-t-il confié à Libération Quand vous êtes maire et que vous faites bien votre boulot, vous êtes en permanence tiraillé entre l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité.» Ce qui l’a conduit notamment à armer une partie de la police municipale et à doubler le nombre de caméras de surveillance d’ici 2026 en créant un comité d’éthique ad hoc. Ethique et sécurité, des mots que l’on voit trop peu souvent accolés.
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