Trêve Israël-Hamas : des progrès faits vers une sortie de crise et la libération d’otages samedi

Trêve Israël-Hamas : des progrès faits vers une sortie de crise et la libération d’otages samedi

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Soulagement pour les Gazaouis et Israéliens ? Après l’annonce par le Hamas de son intention de bloquer la libération des otages, les tensions s’accumulaient depuis ce début de semaine, et menaçaient la fragile trêve entre Israël et le Hamas. Un retour à l’apaisement semble se profiler ce jeudi 13 février matin, tout comme une sixième libération d’otages samedi : deux sources palestiniennes proches des discussions en cours au Caire pour sortir de la crise ont fait état, auprès de l’AFP, de «progrès». L’une d’elles précise avoir obtenu une «promesse israélienne de mettre en œuvre les dispositions du protocole humanitaire [de l’accord de trêve] dès ce matin».

Le Hamas a de son côté déclaré ce jeudi sa volonté de poursuivre l’application de l’accord de trêve avec Israël, à condition que celui-ci honore aussi ses obligations. «Nous sommes disposés à mettre en œuvre [l’accord] et à forcer l’occupation [Israël, ndlr] à s’y conformer totalement», déclare Abdel Latif al-Qanou, porte-parole du mouvement islamiste palestinien, dans un communiqué. «Les médiateurs font pression […] pour que reprenne samedi le processus d’échange» d’otages dans la bande de Gaza contre des Palestiniens détenus par Israël, ajoute le texte. Des médias palestiniens rapportent tout de même des explosions à l’est de Khan Younès et des tirs à Rafah ce jeudi matin.

Selon le Haaretz, qui cite lui aussi des sources palestiniennes, les parties se sont accordées pour que le Hamas relâche comme convenu les otages, tandis qu’Israël augmentera l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, principalement sous forme de tentes, de gaz et de matériel médical. Ce que corrobore l’une des sources interrogées par l’AFP : après la confirmation par les médiateurs de l’accord d’Israël, les «préfabriqués, les tentes, le carburant, l’équipement lourd, les médicaments, les matériaux de rénovation des hôpitaux et tout ce qui est lié au protocole humanitaire» pourront commencer à être acheminés dans la bande de Gaza, a-t-elle affirmé.

Dans un message publié sur son compte Facebook, le président d’Euro-Mediterranean Human Rights Monitor, ONG pour la protection des droits de l’homme, rapporte que «Gaza a atteint le taux le plus élevé de camions depuis les débuts du cessez-le-feu». Ramy Abdu cite un total de 801 camions entrés dans l’enclave palestinienne, dont 231 vers le nord. Des dizaines de bulldozers et semi-remorques transportant du matériel de construction se sont aussi alignés ce jeudi du côté égyptien du poste-frontière de Rafah avant leur entrée de la bande de Gaza, a annoncé un média proche du renseignement égyptien. La chaîne égyptienne, Al-Qahera News a également indiqué que des camions transportant des camping-cars étaient stationnés au passage, prêts à entrer dans le territoire palestinien.

Le média N12, première chaîne d’information israélienne, est aussi optimiste : il rapporte qu’une chaîne officielle affiliée au Hamas affirme que «toute l’aide humanitaire est entrée dans la bande de Gaza» et que le Hamas signale être prêt à revenir sur l’accord conformément à ses engagements.

L’annonce du Hamas, lundi 10 février en fin d’après-midi, de son intention de ne pas relâcher les trois otages israéliens prévus samedi, avait eu l’effet d’une bombe en Israël. Le mouvement islamiste fustigeait les «violations» israéliennes de leur accord, «notamment [le retour des personnes déplacées dans le nord de la bande de Gaza et en les prenant pour cible par des tirs d’obus et des tirs d’armes à feu». Il avait ensuite clarifié sa position en précisant que l’échange de détenus aurait lieu à condition qu’Israël respecte ses engagements humanitaires. Plusieurs familles d’otages, rejointes par des opposants au gouvernement, sont sorties spontanément à Tel-Aviv et Jérusalem lundi soir et ce mardi – rassemblement si important qu’il a momentanément bloqué la rocade de la capitale économique israélienne.

Face à ce revirement, Benyamin Nétanyahou a confirmé mardi avoir ordonné le redéploiement des soldats dans et autour de l’enclave pour mettre un terme à la trêve si le Hamas maintenait sa position. Pression appuyée par Washington : Donald Trump a, fidèle à son style, promis «l’enfer sur terre» au Hamas si «tous» les otages n’étaient pas libérés à midi samedi. Surenchère le lendemain avec le ministre de la Défense Israël Katz, qui décrivait une «nouvelle guerre […] d’une intensité différente de celle qui a précédé le cessez-le-feu».

Les signaux envoyés par le Hamas ce jeudi matin ont donc de quoi apaiser l’ire des responsables israéliens. Mais pour concrétiser cet apaisement, le Hamas doit soumettre d’ici vendredi midi la liste des noms d’otages devant être libérés le lendemain. N12 cite aussi le rapport d’une réunion entre une délégation du Hamas et les chefs des services de renseignement égyptiens : selon le document, les pourparlers progressent vers le renouvellement de l’accord de cessez-le-feu et le retour des otages. Une autre réunion, plus élargie, des dirigeants du Hamas avec de hauts responsables égyptiens doit avoir lieu ce jeudi, précise la chaîne israélienne N12.

L’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu, le 19 janvier, négocié par le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis a d’ores et déjà permis cinq échanges : le Hamas a libéré 16 otages, Israël des centaines de prisonniers. Conformément à la première phase de l’accord, les deux parties devaient entamer des négociations indirectes pour la deuxième phase 16 jours après l’entrée en vigueur. Elles n’ont pas encore commencé.

Mis à jour à 11 h 15 avec les bulldozers et semi-remorques au poste-frontière de Rafah.

Libération

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