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Effet papillon. Au moment où François Bayrou est sous la pression de ses mensonges dans l’affaire Notre-Dame-de-Bétharram, la France insoumise demande ce jeudi 13 février la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur «les défaillances du contrôle des établissements privés sous contrat par l’Etat». Le député LFI du Val-d’Oise, Paul Vannier, a envoyé un courrier en ce sens à la présidente de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, la socialiste Fatiha Keloua Hachi.
Dans son texte, l’élu insoumis prend l’exemple de ce scandale de violences sexuelles, physiques et morales sur des enfants dans le collège-lycée catholique du Béarn, qui, selon lui, met en lumière les graves défaillances des mécanismes de contrôle de ces écoles. «Cette situation est particulièrement alarmante, alors que deux millions d’élèves sont aujourd’hui scolarisés dans ces établissements financés sur fonds publics», écrit-il.
Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis à Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, entre les années 1970 et 1990.
La semaine dernière une enquête de Mediapart a affirmé que le Premier ministre avait connaissance dès la fin des années 1990 d’accusations d’agressions sexuelles. Ce que François Bayrou a nié, mardi, affirmant n’avoir «jamais été informé», dans le passé, des faits allégués. En dépit de nouvelles révélations du média en ligne, notamment sur des discussions entre celui qui était député à l’époque et le juge chargé d’instruire l’enquête. Le Pallois affirmant aussi qu’une plainte en diffamation allait être déposée.
Interrogé à deux reprises par des députés insoumis et écologiste, le chef du gouvernement a encore «récusé» mercredi devant l’Assemblée nationale les accusations de mensonge. «Dès qu’il s’agit de faire de la polémique, on considère qu’on peut tout dire, soutenir n’importe quel argument», a-t-il lancé au député écologiste, Arnaud Bonnet, qui l’interrogeait sur ses mensonges supposés. Avant d’enfoncer le clou en «[récusant] des polémiques artificielles» et de tenter de convaincre l’hémicycle en affirmant que, s’il avait été au courant de quoi que ce soit, il n’aurait jamais scolarisé certains de ses enfants à Bétharram.
Ce qui a été dénoncé comme un mensonge, en particulier du côté de LFI dont le coordinateur, Manuel Bompard, a estimé ce jeudi sur RTL qu’on «est face à ce qui s’apparente de plus en plus à un scandale d’État». Dans Le Monde, ce matin, le Premier ministre a pourtant continué de nier en affirmant : «On disait qu’à l’internat peut-être il y a eu des claques, je n’en sais rien». Son fils était pourtant dans la même classe qu’un enfant de 14 ans dont les parents avaient déposé plainte après qu’il a perdu 40 % de son audition à la suite d’une violente gifle d’un surveillant.
A la sortie du Conseil des ministres ce jeudi midi, plusieurs journalistes ont tenté d’interroger la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, en vain. Cette dernière s’est refusée à faire davantage de commentaires, renvoyant aux déclarations du Premier ministre devant les parlementaires. Elle a aussi déclaré que le sujet de Betharram n’avait pas été abordé lors de la réunion à l’Elysée avec Emmanuel Macron, affirmant que «cette question est en dehors des sujets du Conseil des ministres».
Mis à jour : à 12h24 avec l’ajout des déclarations de la porte-parole du gouvernement.
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