Liban : un véhicule de la Finul incendié, l’ONU dénonce un possible «crime de guerre»

Liban : un véhicule de la Finul incendié, l’ONU dénonce un possible «crime de guerre»

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Regain d’inquiétude au Liban. Les autorités du pays ont convoqué une réunion d’urgence ce samedi 15 février au matin après que deux officiers – dont le commandant adjoint sortant – ont été blessés dans l’incendie d’un véhicule de la Force de l’ONU au Liban (Finul) sur une route bloquée par des partisans du Hezbollah près de Beyrouth vendredi soir. «Condamnant l’attaque», le président libanais Joseph Aoun a promis ce samedi matin de punir les responsables de l’attaque. Il a ajouté que «les forces de sécurité ne feraient preuve d’aucune indulgence envers quiconque tentera de perturber la stabilité et la paix civile».

Le ministre libanais de l’Intérieur, le général Ahmad Al-Hajjar, a donné les instructions nécessaires aux autorités compétentes pour qu’elles contrôlent la situation, travaillent à l’identification des agresseurs, les arrêtent et les déférent aux autorités judiciaires compétentes, a rapporté l’agence officielle ANI. Le ministre a également rendu visite aux deux officiers blessés de la Finul à l’hôpital et a souligné «le rejet par le gouvernement libanais de cet attentat qui constitue un crime contre les forces de maintien de la paix», ajoute la même source.

L’agression intervient alors que des dizaines de partisans du Hezbollah ont bloqué vendredi, pour le deuxième soir de suite, la route menant à l’aéroport de Beyrouth dans la banlieue sud de la capitale, un bastion du mouvement pro-iranien. Ces partisans disaient protester contre une décision d’interdire l’atterrissage de deux avions iraniens, selon ANI et un responsable de l’aéroport.

«Nous exigeons une enquête complète et immédiate de la part des autorités libanaises et que tous les responsables soient traduits en justice», a souligné la Finul dans un communiqué vendredi soir. La force de l’ONU, déployée dans le sud du pays depuis 1978 pour faire tampon avec Israël, a dénoncé une «violation flagrante du droit international» pouvant être assimilée à un «crime de guerre». «Nous sommes choqués par cette attaque scandaleuse contre des soldats de la paix qui œuvrent à restaurer la sécurité et la stabilité dans le sud du Liban en cette période difficile», a ajouté la Finul.

La représentante des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a condamné une «attaque inacceptable qui menace la sécurité du personnel des Nations unies». De son côté, l’armée libanaise a promis d’agir «avec fermeté pour empêcher toute atteinte à la paix civile et interpeller les fauteurs de troubles».

L’identité des personnes ayant mis le feu au véhicule n’est pas encore connue. Le Hezbollah n’a pas réagi dans l’immédiat mais son allié, le mouvement Amal dirigé par le chef du Parlement Nabih Berri, a dénoncé une «attaque contre le sud du Liban». «Les blocages de routes, où qu’ils aient lieu, constituent une atteinte à la paix civile», a ajouté le mouvement dans un communiqué.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montraient des manifestants, certains cagoulés et portant des drapeaux du Hezbollah, s’en prenant à un homme en tenue militaire et un autre en tenue civile près du véhicule de la Finul incendié.

La chaîne al Manar du Hezbollah, sans directement mentionner l’incendie du véhicule, a rapporté que «des éléments anarchiques et incontrôlés provoquent un chaos aux objectifs douteux sur la route de l’aéroport, incluant des barrages routiers et l’incendie de panneaux publicitaires».

Jeudi soir, un responsable aéroportuaire avait déclaré que les autorités libanaises avaient demandé à l’aéroport d’informer la compagnie nationale iranienne Mahan Air qu’il ne pouvait accueillir deux de ses vols à destination de Beyrouth, sans en préciser les raisons. Un vol était prévu jeudi et un autre vendredi, a dit le responsable qui a requis l’anonymat. «Les deux vols ont été reportés à la semaine prochaine.»

Israël a accusé à plusieurs reprises le Hezbollah d’utiliser le seul aéroport du Liban pour transférer des armes depuis l’Iran. Le Hezbollah et les responsables libanais ont nié ces accusations.

Une guerre ouverte a opposé le Hezbollah et Israël de septembre à novembre 2024. Le mouvement libanais, qui dominait la vie politique du pays, en est sorti affaibli après que sa direction a été largement décimée par Israël. Une trêve entrée en vigueur fin novembre a été prolongée jusqu’au 18 février, date à laquelle Israël doit retirer ses troupes du sud du pays pour que l’armée libanaise, censée démanteler l’infrastructure du Hezbollah, se déploie en coordination avec la Finul.

Libération

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