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Tout en finesse
Le député d’extrême droite a suggéré ce mardi 22 octobre de s’inspirer des méthodes ultralibérales du président argentin pour assainir les finances françaises. Une sortie qui met encore en lumière les limites idéologiques de son alliance avec le parti lepéniste.
Après avoir fait du petit bois à coups de hache avec le front républicain lors des législatives de juillet, Eric Ciotti veut changer d’outil pour s’attaquer aux finances publiques. «Je prends l’exemple de ce qui est fait en Argentine par le président Milei avec l’image de cette tronçonneuse», a-t-il lâché lors de la matinale de France Info, ce mardi 22 octobre.
Fidélité à sa ligne ultralibérale
Stupéfaction du côté de ses intervieweurs, mais pas de quoi dérouter le président de l’Union des Droites pour la République (UDR), alliée du RN, qui a poursuivi son exposé. «Il faut qu’on ait une tronçonneuse pour couper dans les dépenses publiques. Ce qu’il [Javier Milei] porte, est une piste. On ne peut plus continuer comme ça, à empiler les normes, les règles, qui pèsent sur ceux qui travaillent», a soutenu le député des Alpes-Maritimes.
🔴➡️ “Il faut qu’on ait une tronçonneuse pour couper dans les dépenses publiques. Ce qu’il [Javier Milei, président argentin] porte, est une piste. On ne peut plus continuer comme ça, à empiler les normes, les règles, qui pèsent sur ceux qui travaillent”, affirme Eric Ciotti. pic.twitter.com/8urdYA94Z6
— franceinfo (@franceinfo) October 22, 2024
Javier Milei, économiste «anarcho-capitaliste» comme il se décrit, mène depuis neuf mois en Argentine une politique d’austérité drastique au nom de l’objectif «zéro déficit» budgétaire. Pendant la campagne présidentielle, il s’était régulièrement affiché tronçonneuse en main, pour symboliser les coupes à venir dans les dépenses de l’Etat. Un «exemple» économique, selon Eric Ciotti, qui a causé la dévaluation brutale du peso de 54 % fin 2023, une forte hausse du chômage et de l’inflation.
Alors que le projet de loi de finances 2025 est en ce moment discuté à l’Assemblée nationale, Eric Ciotti a enchaîné de son côté les attaques contre ce qu’il considère comme un budget «socialiste». Le texte prévoit pourtant de faire 60 milliards d’euros d’économies dont 40 milliards en limitant la dépense publique.
Une fidélité à sa ligne ultralibérale qui devrait plaire aux plus de 12 000 adhérents revendiqués par l’UDR. Sa nouvelle sortie devrait, en revanche, être moins appréciée de ses alliés du Rassemblement national. Au-delà de ses fondamentaux sur l’immigration, le parti de Marine Le Pen a présenté mercredi un contre-budget davantage axé sur le social – en apparence tout du mois -, avec notamment une baisse de la TVA sur l’énergie et sur un panier de produits de première nécessité.
«Désaccord» avec le RN sur les retraites
En contrepartie, le parti à la flamme souhaite le retour de «l’exit tax», la création d’une taxe super-renforcée sur les rachats d’action à 33 %, là où le gouvernement propose de les taxer à 8 %, ou le remplacement de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) par un impôt sur la fortune financière (IFF). Au sein de l’alliance UDR-RN, le plus gros point de divergence reste le sujet des retraites. Le RN voudrait revenir à un départ à 62 ans quand l’ancien président des Républicains souhaite le repousser encore.
Interrogé sur la proposition d’abrogation de la réforme des retraites que le RN portera lors de sa prochaine niche parlementaire, Eric Ciotti a assuré qu’il ne la voterait pas. «Il y a un point de désaccord. Je pense qu’il faut globalement avoir d’autres réponses pour sauver notre système de retraite, que la réforme du gouvernement était très imparfaite. Pour autant, l’évolution démographique, selon moi, fait qu’on ne peut pas s’exonérer d’une mesure qui augmente un petit peu l’âge de départ en retraite», a déclaré l’élu des Alpes-Maritimes, sans toutefois préciser à quel âge il voudrait repousser ce départ.
Les contradictions ne devraient pas s’arranger à l’avenir si Eric Ciotti citait à nouveau Javier Milei en exemple, un homme avec qui Marine Le Pen se trouvait «de grandes divergences», en mai dernier.
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