Benyamin Nétanyahou reçoit le chef de la diplomatie américaine en Israël, fort du «soutien total» de Donald Trump

Benyamin Nétanyahou reçoit le chef de la diplomatie américaine en Israël, fort du «soutien total» de Donald Trump

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C’est son premier voyage au Moyen-Orient depuis qu’il a pris ses fonctions, au moment où la trêve entre Israël et le Hamas paraît bien fragile. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a entamé ce dimanche 16 février un entretien avec le Premier ministre israélien à Jérusalem. Ils vont discuter de la proposition du président Donald Trump de prendre le contrôle de la bande de Gaza et d’en déplacer ses habitants vers l’Egypte et la Jordanie.

Juste avant le début de leur rencontre, l’armée israélienne a annoncé avoir mené une frappe aérienne visant «deux individus armés» dans la bande de Gaza, le Hamas faisant état de deux policiers tués par un raid israélien dans le sud du territoire palestinien. Une cargaison de «bombes lourdes» américaines, dont la livraison à Israël a été débloquée par l’administration Trump, est entretemps arrivée dans la nuit en Israël, a indiqué le ministère de la Défense.

Benyamin Nétanyahou a d’ailleurs dit samedi soir apprécier le «soutien total» de Donald Trump aux décisions à venir d’Israël à propos de la bande de Gaza. «C’est désormais à Israël de décider ce qu’ils veulent faire», avait écrit peu avant le président américain sur son réseau social Truth Social, «les Etats-Unis soutiendront la décision qu’ils prendront».

Marco Rubio est arrivé à Tel-Aviv samedi soir, le jour même où a eu lieu le sixième échange d’otages contre prisonniers depuis le début de la trêve. Après 498 jours de captivité, Sacha Trupanov, un Israélo-Russe de 29 ans, Yaïr Horn, un Israélo-Argentin de 46 ans, et Sagui Dekel-Chen, un Israélo-Américain de 36 ans, ont été libérés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Ils sont apparus en meilleure forme physique que trois otages décharnés libérés une semaine plus tôt. En échange, Israël a confirmé avoir libéré 369 prisonniers palestiniens.

La première phase de la trêve, qui doit s’achever le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens – 70 sont toujours à Gaza – et 1 134 Palestiniens. Durant cette phase, un total de 33 otages, dont huit décédés, doivent être remis à Israël en échange de 1 900 détenus palestiniens.

Lors de ses entretiens à Jérusalem, le chef de la diplomatie américaine devrait aborder la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, qui prévoit la libération de tous les otages et une fin définitive de la guerre. Selon une source proche des négociations, les médiateurs espèrent entamer «la semaine prochaine à Doha» les pourparlers sur cette deuxième phase, avant une phase finale dédiée à la reconstruction de Gaza, un immense chantier estimé par l’ONU à plus de 53 milliards de dollars.

Washington s’est dit ouvert aux propositions des pays arabes sur Gaza, mais souligne qu’actuellement, «le seul plan, c’est celui de Trump». Ce dernier a proposé que les Etats-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien pour en faire une «Côte d’Azur du Moyen-Orient», et de déplacer ses habitants vers la Jordanie et l’Egypte. Ces deux pays s’y opposent catégoriquement. «Pour l’instant, le seul plan, ils ne l’aiment pas, mais le seul plan, c’est celui de Trump. Donc s’ils en ont un meilleur, le moment est venu de le présenter», a affirmé jeudi Marco Rubio.

«Les pays partenaires doivent s’engager à fournir un plan de reconstruction post-conflit pour Gaza», a précisé un porte-parole du département d’Etat américain, soulignant qu’il fallait à présent «penser hors des sentiers battus». Sur le sort à plus long terme de Gaza, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Ryad, pour répondre au plan de Donald Trump.

Mise à jour : à 10h06, avec l’ajout de la frappe israélienne à Gaza et la livraison d’armes lourdes américaines.

Libération