Cinq ans après le Covid, le pouvoir politique n’a toujours pas tiré les leçons de la crise

Cinq ans après le Covid, le pouvoir politique n’a toujours pas tiré les leçons de la crise

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Cinq ans après le début du Covid, la question est simple : la France est-elle aujourd’hui prête en cas de nouvelle épidémie ? Se poser la question, c’est d’abord d’admettre que cette perspective n’est pas une vue de l’esprit. Sans s’affoler, les spécialistes surveillent en tout cas de près l’évolution outre-Atlantique de la grippe aviaire H5N1. C’est aussi reconnaître qu’il y a bien eu des failles il y a cinq ans. Le grand public se souvient bien sûr de la pénurie de masques. Les acteurs du système de santé parlent, eux, de déficit de surveillance, dans la prévention, de difficultés dans la remontée des informations, de défaut dans les circuits de décision, dans la communication…

Le directeur général de la santé assure à Libération qu’il dort bien. Le risque zéro évidemment n’existe pas, mais l’épidémie du Covid a amélioré la culture de crise de notre système sanitaire. L’ancien ministre de la Santé François Braun est plus dubitatif, sans doute parce qu’il regrette que les leçons de la pandémie sur le déséquilibre entre le pouvoir administratif, trop important à ses yeux, et le pouvoir politique, n’aient pas été tirées. Sa réforme est en tout cas restée dans un tiroir. C’est dommage, car dans nos sociétés aux infrastructures de plus en plus complexes – le système de santé est évidemment d’une sophistication inouïe qui suppose une administration puissante –, le pouvoir politique devrait être en mesure de prendre le lead en cas de crise majeure.

Cette remarque en amène deux autres. On mesure encore mal les conséquences du surplace politique dans lequel Emmanuel Macron a plongé le pays, mais avoir vu défiler six ministres de la Santé en cinq ans n’est pas un bon indicateur du degré de préparation de la France en cas de crise similaire à celle du Covid. Enfin, la meilleure façon de se préparer ne passe-t-elle pas, en période disons de croisière même si le mot est mal choisi, par le fait de maintenir médecins, infirmières et l’ensemble des soignants dans des conditions de travail à peu près normales. Ce serait la meilleure garantie qu’ils soient d’attaque.

Libération

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