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La mairie de New York s’enfonce un peu plus dans la crise. Lundi 17 février, le conseil municipal de la mégalopole américaine a appelé à la «démission» du maire Eric Adams. Quatre influents adjoints au maire de la ville ont fragilisé l’édile, déjà mal en point, en témoignant de leur volonté de démissionner. «En raison des évènements extraordinaires des dernières semaines, et pour rester fidèles aux serments que nous avons prêtés aux New-Yorkais et à nos familles, nous avons pris la décision difficile de démissionner de nos fonctions», ont écrit deux des quatre adjoints dans un courriel à leur équipe, consulté par le New York Times.
Dans un communiqué, la présidente du conseil municipal de New York, Adrienne Adams, a estimé que ces démissions sont «l’aboutissement des actions et des décisions du maire, qui ont conduit à des mois d’instabilité et compromettent désormais la souveraineté de la ville», menacée de «chaos». Elle a ajouté qu’Eric Adams devait «désormais donner la priorité» à sa ville et à ses habitants, et «démissionner».
La gouverneure de l’Etat de New York, Kathy Hochul, a la possibilité de destituer l’édile. Elle n’a pas exclu cette hypothèse et a annoncé dans un communiqué qu’elle allait convoquer une réunion mardi 18 février pour évoquer l’avenir. «En 235 ans dans l’histoire de l’Etat de New York, ces pouvoirs n’ont jamais été utilisés pour destituer un maire démocratiquement élu. Cela dit, les faits reprochés à l’Hôtel de Ville ces deux dernières semaines sont troublants et ne peuvent être ignorés», a-t-elle souligné. La démission collective, a-t-elle encore ajouté, pose de «sérieuses questions».
Pointé du doigt par son propre camp, le démocrate est un ovni. Personnage principal d’un feuilleton judiciaire, il est poursuivi pour corruption, soupçonné notamment d’avoir bénéficié des largesses de la Turquie sous forme de billets d’avion en contrepartie de l’accélération de l’ouverture d’un bâtiment consulaire turc à Manhattan. Des rebondissements viennent quasi quotidiennement s’ajouter à la série, d’autant plus depuis que le ministère de la Justice de Donald Trump a essayé de faire classer l’affaire. Le 10 février, l’ancien avocat de Donald Trump et désormais numéro 2 par intérim du ministère, Emil Bove, avait ordonné aux procureurs fédéraux de Manhattan d’abandonner toutes poursuites pour corruption visant Eric Adams.
A cela s’ajoute une crise politique locale. L’aile gauche de New York reproche à Eric Adams, qui brigue sa réélection en 2025, sa connivence avec le nouveau pouvoir sur la question de l’immigration. La semaine dernière, il s’est dit prêt à collaborer davantage avec le gouvernement sur ce sujet, notamment en associant la police fédérale de l’immigration à des agents de la police locale, la NYPD. Des déclarations qui rompent avec la tradition progressiste de la Grosse Pomme, pourtant bastion démocrate, qui a vu plus de 200 000 migrants affluer ces deux dernières années et qui s’était dotée d’un statut de «ville sanctuaire» pour les immigrés.
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