Au centre Pompidou, salut les copistes

A l’heure où l’on se demande si l’engloutissement et la digestion de millions d’œuvres d’art par l’IA générative doivent enclencher le paiement de droits d’auteur et sous quelle forme, le centre Pompidou éparpille le débat façon puzzle. Le musée organise, de son plein gré, le grand plagiat de ses propres collections. Il fallait ça pour dire au revoir aux Matisse, Kandinsky et Kahlo de sa collection permanente, qui fermera ses portes le 10 mars pour cinq ans, le temps d’un immense chantier de rénovation (les expositions temporaires comme celle de Suzanne Valadon se poursuivront jusqu’à l’été et l’ensemble du centre Pompidou sera définitivement clos le 22 septembre).

Pendant trois jours, vendredi 21, samedi 22 et dimanche 23 février, 500 copistes – des petits et des gros, des quidams et des spécialistes venus du Louvre, des enfants et des peintres du dimanche, beaucoup de femmes – s’engouffreront à 9 heures tapantes dans le musée, se muniront de crayons de couleurs (les feutres sont interdits, trop risqués pour les œuvres), d’une feuille format raisin (un double A3) et de sièges pliants, également fournis par le musée. Leur défi : reproduire les 1 300 œuvres du musée en trois jours