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«Last Train a toujours prôné la sobriété, dans nos pochettes comme nos scénographies. Depuis nos premiers EP, on a quasiment toujours utilisé des images noir et blanc, souvent prises en concert, sur lesquels on ne distingue pas grand-chose. Pour cet album, on voulait oser la couleur. Alors, en juin 2024, on a fait une session pour avoir du matériel photo pour différents médias. On en avait marre d’entendre qu’on a du mal à nous identifier et nous étions décidés à nous montrer un peu plus. On a préparé toute la panoplie, stylisme, maquillage et tout. Et on a passé une journée en studio avec un photographe qui s’appelle Arthur Savall Aprosio. Mine de rien, c’était vertigineux cette séance, on avait un peu l’impression d’être dépossédé de notre image.»
«Et puis vers midi, j’aperçois une plaque de plexiglas dans un coin du studio et j’ai écrasé ma tête dessus en demandant au photographe de faire un test. Il a pris, quatre ou cinq images, et hop, on est passé à la suite. Mais à la fin, au milieu de centaines de photos, on a vu cette image devant le plexiglas et on a fait “waouh, c’est quoi ce truc ?” Le choix d’en faire la pochette a été hyper spontané. On ne comprend pas tout de suite d’où viennent ces étranges déformations ou malformations de la lèvre et de la joue. On a fait des retouches colorimétriques pour obtenir ces teintes bleutées, grisâtres, désaturées et très froides, qui conviennent parfaitement à la thématique de l’album qui est assez clinique. Il aurait sans doute été plus pertinent de choisir une image de nous quatre reconnaissables, mais ça n’aurait pas fait une bonne pochette.»
«Une pochette est souvent une forme de sous-titre d’un album. Cette pochette dit que ce disque est un nouveau chapitre et qu’il est plus virulent que ce qu’on a pu faire jusqu’à présent. Il y avait pas mal de colère et de tension durant l’écriture de ce disque. On espère être de bonnes personnes, gentilles, polies, pas désagréables, mais nous sommes aussi des trentenaires vivant dans une époque particulière et notre moyen d’expression est le rock et l’électricité. Un journaliste a écrit : “Si le Cri de Munch devait avoir un équivalent en musique, ça pourrait potentiellement être cet album”. Rien ne pouvait nous faire plus plaisir, car il y a de l’inquiétude et de la colère dans ce tableau comme dans ce disque.»
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