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Seule la grâce présidentielle pourrait lui permettre de recouvrer sa liberté. Après dix-sept ans derrière les barreaux en Indonésie où il avait été condamné à la peine de mort pour trafic de drogues, Serge Atlaoui, 61 ans, a vu sa sanction commuée en trente années de réclusion criminelle le 12 février par le tribunal judiciaire de Pontoise (Val-d’Oise), lors de son retour en France.
Mais le parcours judiciaire de l’artisan soudeur, à l’état de santé dégradé, n’est pas achevé, veut croire son avocat Richard Sédillot. «Je vais bien évidemment saisir le juge d’application des peines et demander un aménagement de la peine qui reste à courir en France», affirme ce dernier mardi 25 février au Parisien. «La question est assez technique, car la peine a, jusqu’à présent, été exécutée dans un pays qui n’est lié à la France par aucune convention en la matière», explique-t-il, ajoutant que, pour les mêmes raisons, la remise de peine reste encore incertaine.
C’est pourquoi le spécialiste va demander la grâce de Serge Atlaoui au président de la République. «Seul Emmanuel Macron peut faire en sorte qu’il soit mis un terme au calvaire qui est le sien depuis dix-neuf ans», précise maître Richard Sédillot. Pour lui, nombre d’éléments jouent en ce sens. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron n’a accordé sa grâce qu’une seule fois, en 2018, pour une ex-prostituée condamnée pour meurtre. «Je compte donc en appeler à son humanité et à l’autorité qui est la sienne et qui peut, dans des cas exceptionnels, être placée au-dessus de l’autorité judiciaire», détaille maître Richard Sédillot.
«Le comportement de Serge Atlaoui en détention a été irréprochable. Il a subi ce qu’il est coutume d’appeler le syndrome du couloir de la mort ; il a toujours clamé son innocence, dont je suis moi-même convaincu ; il a passé plus de temps en prison que n’en ont passé de redoutables narcotrafiquants ; il a été privé de ses proches…» énumère aussi l’avocat. Volontairement discret sur l’état de santé de son client, il évoque toutefois au Parisien des conditions de vies dégradées : «Il faut se souvenir qu’en 2015, le nom de Serge figurait sur la liste des condamnés qui allaient être exécutés. Toutes ces années passées dans le couloir de la mort ont évidemment eu, sur son état de santé, de fâcheuses conséquences.»
Pour maître Richard Sédillot, valider cette demande revêtirait également un caractère symbolique : «Cette grâce serait une nouvelle manifestation du combat toujours mené par la France en faveur de l’abolition universelle de la peine de mort.»
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