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Une reprise des discussions avec l’ensemble des acteurs, y compris les indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). En déplacement en Nouvelle-Calédonie, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a ouvert ce mercredi 26 novembre des négociations avec les différentes forces politiques de l’archipel. «Après des premiers jours auprès des Calédoniens sur le terrain, une nouvelle étape s’ouvre ce matin avec le début des négociations institutionnelles. L’ensemble des formations politiques sont réunies autour d’une même table, pour la première fois depuis longtemps», a annoncé le ministère des Outre-mer sur le réseau social X.
Arrivé samedi à Nouméa, Manuel Valls a plaidé mardi pour la paix et le «vivre-ensemble» à la veille de ces négociations, auxquelles les indépendantistes ont accepté de participer. «Nous serons présents à la table des discussions», a confirmé mardi soir à l’AFP le député Emmanuel Tjibaou, qui mène la délégation du FLNKS. «Sans compromis politique, pas d’avenir économique. Sans dialogue, pas de paix durable», a souligné le ministère des Outre-mer sur X ce mercredi matin, ajoutant que «la Nouvelle-Calédonie mérite que chacun se hisse à la hauteur du moment historique».
Le «vivre-ensemble», notion inscrite dans les accords de Matignon (1988) et Nouméa (1998) qui ont ramené la paix en Nouvelle-Calédonie après la période de quasi-guerre civile du milieu des années 80, a été mis à mal par les violences de 2024 qui ont ravivé des tensions ethniques entre populations Kanak et européennes. Les émeutes déclenchées par le projet gouvernemental de dégel du corps électoral calédonien ont fait 14 morts, causé plus de deux milliards d’euros de dégâts et laissé un territoire exsangue.
Lundi, Manuel Valls avait dessiné des pistes de discussions lors d’une «plénière de restitutions et de méthode» au congrès de Nouvelle-Calédonie. Le ministre a proposé trois axes de travail : le «lien avec la France», englobant les questions d’autodétermination, de citoyenneté et du corps électoral, la «gouvernance» visant à clarifier les compétences des institutions locales et la définition d’un «nouveau contrat social», avec un accent particulier sur la jeunesse.
Mais le ministre a aussi posé des principes jugés indispensables : une «souveraineté avec la France», la «protection de tous les habitants de la Nouvelle-Calédonie» et le respect de «la démocratie et l’état de droit», a-t-il listé, évoquant aussi une Nouvelle-Calédonie «unie et indivisible».
Si les discussions de lundi se sont déroulées dans un climat jugé constructif, son arrivée à Nouméa, samedi, avait été plus mouvementée. Des militants non-indépendantistes et le député Nicolas Metzdorf l’avaient interpellé, lui reprochant une posture jugée trop conciliante avec les indépendantistes et un déni des référendums d’autodétermination de 2018, 2020 et 2021. Reste désormais le plus compliqué. Négocier et aboutir à «un accord, un compromis», a poursuivi Manuel Valls, estimant que c’était aussi la demande des Calédoniens, «épuisés des atermoiements et des divisions».
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