Le constructeur automobile Stellantis dévoile des résultats 2024 en très forte baisse

Les affaires vont mal. Le constructeur automobile Stellantis a publié, ce mercredi 26 février, ses résultats pour l’exercice 2024. Comme attendu, compte tenu des difficultés rencontrées l’année passée avec des ventes de voitures en berne et un directeur général, Carlos Tavares, évincé en cours de route, le groupe fait état d’une très mauvaise situation. Le chiffre d’affaires net a fondu à 156,9 milliards d’euros, soit une baisse de 17 % par rapport à 2023. Même chose pour le bénéfice net qui a chuté de 70 %, s’établissant à 5,5 milliards d’euros.

Et si en 2021, à la fusion de PSA et de Fiat Chrysler, Carlos Tavares avait promis aux investisseurs une marge opérationnelle à deux chiffres sur toute la décennie, elle n’est plus que de 5,5 % en 2024, contre 12,8 % en 2023. Des difficultés connues en interne, qui avaient déjà provoqué le départ du Portugais de son poste de PDG du groupe en fin d’année dernière. En 2024, le constructeur a même dû piocher 6 milliards d’euros dans sa trésorerie. Stellantis sortait pourtant de deux années record : 16,8 et 18,6 milliards d’euros de bénéfices respectivement en 2022 et 2023, ce qui avait entraîné 5,7 milliards de rachats d’actions et versements de dividendes au printemps 2023, puis 7,7 milliards un an après.

Mais les ennuis se sont multipliés en 2024, en Europe et aux Etats-Unis. Sur le vieux continent, le chiffre d’affaires a baissé de 11 %, à 59 milliards d’euros, et dégringolé de 27 %, à un peu plus de 63 milliards d’euros aux Etats-Unis. Stellantis tardant, outre-Atlantique, à aligner ses prix avec ceux de la concurrence alors que ce marché est crucial pour le groupe. Une situation rendue encore plus difficile par la réduction globale des ventes, par la baisse de 132 % des volumes d’expédition ou l’indisponibilité de certains modèles en stock. Du côté de l’électrique, les ventes de véhicules, qui connaissaient auparavant une ascension phénoménale, ont reculé alors qu’elles avaient bondi de 47 % en 2023 par rapport à l’année précédente. En 2024, elles se sont rétractées de 2,2 %, malgré la mise en place du leasing social électrique.

«Nous sommes fermement déterminés à gagner des parts de marché et à améliorer nos performances financières à l’horizon 2025», a déclaré dans un communiqué le président, John Elkann, qui dirige l’entreprise par intérim depuis décembre. Reste que le constructeur automobile franco-italo-américain n’a pas prévu d’amélioration majeure de sa rentabilité, puisqu’il prévoit toujours une marge «moyenne à un chiffre» sur son bénéfice d’exploitation ajusté pour 2025.