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Le témoin s’avance dans la cour criminelle du Morbihan d’un pas lent, le corps enseveli sous une grosse écharpe et une parka. Son visage est camouflé par un masque. Sa tête, recouverte d’une perruque. Dans un silence de cathédrale, le témoin laisse échapper une sorte de râle agonique en guise d’identité. Il faut l’excuser, Marie-France, 71 ans, souffrirait «d’une pneumopathie très contagieuse», elle peut à peine parler. Pour que l’on mesure son désarroi, elle émet de petites plaintes – «Mais qui sont ces gens ?» – tout en promenant des yeux inquiets autour d’elle.
Pourtant, il y a quatre ans, Marie-France a déjà témoigné devant la justice. Son ex-mari, qui a avoué dès l’ouverture du procès avoir «commis des actes odieux», était cette fois-ci installé dans le box des accusés de la cour d’assises de Saintes et jugé dans un premier volet du dossier pour des agressions sexuelles et des viols sur deux de ses nièces, sur sa voisine et sur une ancienne patiente. Joël Le Scouarnec avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Désormais, l’ex-chirurgien de 74 ans doit répondre de violences sexuelles sur près de 300 victimes dont la plupart avaient 11 ans en moyenne.
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