La France s’intéresse aussi aux matières premières ukrainiennes, selon Sébastien Lecornu

La France s’intéresse aussi aux matières premières ukrainiennes, selon Sébastien Lecornu

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«Notre industrie de défense va avoir besoin d’un certain nombre de matières premières», a fait savoir, ce jeudi 27 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, invité sur France Info. Soulignant l’importance de l’accès à certaines matières premières ukrainiennes pour l’industrie française de la défense, le ministre a indiqué que des discussions étaient déjà en cours depuis octobre.

Sans mentionner de quelles matières premières il était question, Sébastien Lecornu s’est cependant distancé de la stratégie américaine actuelle sur les sols ukrainiens. «On ne cherche pas à se faire rembourser», a-t-il précisé. «On n’est pas partie à la discussion pour ce qui concerne les Etats-Unis [et l’Ukraine], mais il faut que vous sachiez que moi-même, avec mon homologue ministre de la Défense ukrainien, nous parlons de cette question pour nos propres besoins français.» Selon lui, l’accès au sous-sol ukrainien permettrait de constituer un stock d’armes européen, «garantie de sécurité» future face aux menaces russes. Des réserves «pour les trente ou quarante prochaines années», a-t-il détaillé.

Le ministre des Armées a, par ailleurs, indiqué que cette proposition venait initialement de l’Ukraine. «C’était le président Zelensky lui-même qui, à l’automne, […] a mis la question des matières premières dans son plan pour la victoire, faisant un certain nombre de propositions non pas qu’aux Etats-Unis, mais aussi à la France.» «Et ce que m’a demandé Emmanuel Macron, c’est justement moi aussi de rentrer en discussion avec les Ukrainiens», a-t-il précisé.

Cette interview a eu lieu alors que, comme le reste de la scène internationale, la France attend la visite de Volodymyr Zelensky à Washington, vendredi. Cette rencontre a pour but de finaliser un accord-cadre sur l’exploitation des minerais ukrainiens, comme exigé par Donald Trump, en compensation de l’aide militaire et financière américaine versée depuis le début de l’invasion russe.

Sébastien Lecornu a également rappelé les positions de la France de maintenir l’armée ukrainienne à flot. «Mettre des forces sur une zone à partir de la Pologne» ou «sur le territoire ukrainien» n’est pas d’actualité, a-t-il estimé. «Ce qui se joue actuellement, c’est de faire en sorte que l’armée ukrainienne continue de pouvoir se défendre non seulement en ce moment, et même lorsque les armes se tairont.». Car au «moment où les armes russes vont se taire, vous avez des stocks en Russie qui vont continuer d’augmenter considérablement», a-t-il souligné, en rappelant que Moscou consacre 10 % de son produit intérieur brut à la défense.

Appelant la France à «aller plus vite» et à «accélérer» le budget de ses armées, le ministre a aussi défendu qu’il fallait investir plus. Sébastien Lecornu estime en effet que le pays ne pourra pas se contenter de «68 milliard d’euros par an», soit l’objectif établi pour 2030. Un réveil est nécessaire, estime-t-il alors que la France doit «faire des choix politiques [et] des choix budgétaires».

Libération

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