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Monique du Cheval blanc est une reine, du bal, et un patrimoine vivant. Très vivant. Son troquet, à Wazemmes, quartier de Lille à l’âme populaire et métissée, est un café dîneurs sans grand charme, la brasserie prolo du Nord, comme il y en avait tant. Mais tout voyageur qui voudrait comprendre ce qui tient ce coin de France, au-delà des clichés ch’tis, y trouvera matière. Tout y est généreux : le rire de la patronne et les assiettes débordantes, de sauce au poivre et à la crème, de langue ou de tête de veau. Les frites, cuites à la graisse de bœuf, comme il se doit. «J’épluche et je coupe les pommes de terre au couteau. J’ai un appareil, mais j’aime bien que toutes mes frites soient différentes», explique-t-elle. Elle n’aime pas les bars trop bien rangés, les tristes sires et les requins qui tentent de profiter de son malheur.
Le Cheval blanc ne caracole plus : il vient d’être placé en redressement judiciaire pour six mois. Elle en ferme encore les yeux de désespoir. La patronne reconnaît ses «bêtises» : les sommes pas toutes payées à l’Urssaf, les arriérés qui traînent jusqu’à devoir 140 000 euros. Mais l’espoir est de retour, les soutiens affluent, et elle a encore du ressort. «Il y a Philippe, je sais plus qui, qui m’a appelée. J’ai dit non. Comment il s’appelle déjà ?» demande-t-elle à la cantonade. Son bistrot, c’est son monde, son réseau social avec moteur de recherche intégré. Une question ? Le chœur des clients lui répond : «Philippe Etchebest.
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