Céder ou partir : la Maison-Blanche fait monter la pression sur Volodymyr Zelensky

Céder ou partir : la Maison-Blanche fait monter la pression sur Volodymyr Zelensky

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Donald Trump est-il prêt à lâcher Volodymyr Zelensky ? Des hauts responsables américains ont laissé planer dimanche 2 mars l’idée que le dirigeant ukrainien pourrait devoir partir après le clash sans précédent avec le président américain.

La colère provoquée par le fiasco de la rencontre de vendredi à la Maison Blanche paraît loin d’être retombée. “Nous avons besoin d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre”, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, Mike Waltz. “S’il devient évident que le président Zelensky, soit pour des motivations personnelles soit politiques, diverge de la volonté de mettre fin aux combats dans son pays, alors je crois qu’on a un vrai problème”, a-t-il ajouté, interrogé sur la chaîne CNN.

Donald Trump et Volodymyr Zelensky ont eu vendredi à la Maison-Blanche une spectaculaire passe d’armes, Washington reprochant au dirigeant ukrainien de s’être montré irrespectueux et de manquer de gratitude envers les Etats-Unis pour leurs efforts visant à mettre fin au conflit entre l’Ukraine et la Russie. L’incident diplomatique a eu pour effet immédiat l’annulation de la signature d’un accord sur les minerais ukrainiens.

L’argumentaire développé à Washington est qu’un tel accord permettra de lier le destin des deux pays et, ce faisant, de dissuader la Russie de toute nouvelle attaque contre l’Ukraine. Le président américain a d’ailleurs relayé dimanche sur son réseau Truth Social un message disant qu'”à présent, Zelensky n’aura d’autre choix que de rétropédaler et accepter les termes posés par Trump”. Il avait la semaine dernière qualifié le président ukrainien de “dictateur”, mettant en cause sa légitimité démocratique.

Changer “d’attitude”

Le président républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a renchéri, disant dimanche que “quelque chose doit changer”. “Soit (le président Zelensky) revient à la raison et à la table des négociations avec gratitude, soit quelqu’un d’autre doit diriger le pays pour le faire”, a-t-il affirmé sur la chaîne NBC.

Vendredi, immédiatement après l’altercation à la Maison-Blanche, l’influent sénateur républicain Lindsey Graham avait déclaré : “Zelensky doit soit changer profondément d’attitude ou partir”.

Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a de son côté accusé dimanche soir Volodymyr Zelensky d’avoir “tout fait capoter” en refusant de signer l’accord en l’état.

Parlant d’une “énorme occasion manquée”, Mike Waltz s’est dit “stupéfait” par le comportement de Volodymyr Zelensky, soulignant qu’il en ressortait des doutes sur la volonté du dirigeant ukrainien “de jamais être en mesure de négocier” avec le président russe Vladimir Poutine ou “de mettre fin à cette guerre”. Un accord impliquerait selon lui des “concessions territoriales” de l’Ukraine et des “garanties de sécurité par l’Europe”, alors que se sont réunis en sommet, dimanche à Londres, une quinzaine d’alliés de Kiev en présence du président ukrainien.

“Me remplacer ne sera pas si facile”

Volodymyr Zelensky a répondu par l’ironie, en proposant d'”accorder la citoyenneté ukrainienne” au sénateur Lindsay Graham. “Sa voix gagnera en pertinence, et je commencerai à l’entendre en tant que citoyen de l’Ukraine pour ce qui est de savoir qui doit être président”, a-t-il déclaré lors d’une interview à plusieurs médias britanniques lundi. “Me remplacer ne sera pas si facile”, a-t-il poursuivi. “Il ne s’agirait pas juste d’organiser des élections. Il faudrait aussi m’empêcher de candidater, ce qui serait un peu plus compliqué”.

Le président ukrainien, qui a fait des garanties de sécurités pour son pays une priorité absolue, a une nouvelle fois proposé “d’échanger” son poste contre une adhésion de l’Ukraine à l’Otan. “S’il y a l’Otan et la fin de la guerre, cela signifiera que j’ai accompli ma mission”, a-t-il dit.

Il s’est par ailleurs redit dimanche prêt à signer l’accord sur les minerais “si toutes les parties sont prêtes”. “Je suis prêt à tous les formats constructifs dans les relations avec les Etats-Unis. Je pense que nous avons tout ce qu’il faut”, a-t-il souligné face à la presse, ajoutant toutefois qu’il faut “comprendre certaines lignes rouges” ukrainiennes.

“Horrible”

Aux Etats-Unis, quelques voix discordantes, y compris d’élus républicains, se sont offusquées de ces appels à la démission. “Franchement, cela ne ferait que plonger l’Ukraine dans le chaos,” a dit le sénateur républicain James Lankford sur NBC.

Le sénateur indépendant Bernie Sanders a pour sa part qualifié d'”horribles” les appels au départ de Volodymyr Zelensky. Celui-ci “est à la tête d’un pays qui tente de défendre la démocratie contre un dictateur autoritaire, Poutine“, a-t-il rappelé sur NBC. “Je pense que des millions d’Américains sont embarrassés, ont honte d’avoir un président des États-Unis qui dit que l’Ukraine a commencé la guerre, que Zelensky est un dictateur”, a-t-il poursuivi.

Dans un sondage CBS dimanche, 52 % des Américains interrogés se sont dits en faveur du soutien à l’Ukraine contre 4 % pour la Russie, avec 44 % soutenant ni l’un ni l’autre. Plusieurs quotidiens ont rapporté que l’administration Trump envisage de mettre fin à l’aide militaire à l’Ukraine déjà approuvée sous l’ancien président démocrate Joe Biden.

L’Express

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