Marseille : croix gammées et «blagues» racistes diffusées par des élèves ingénieurs de Centrale

Les élèves de l’Ecole centrale de Marseille, qui forment de futurs ingénieurs, sont scandalisés. Comme le révèle Marsactu ce lundi 3 mars, des vidéos à caractère xénophobes, homophobes et antisémites ont été diffusées par certains élèves dans le cadre des élections des différents bureaux des étudiants (BDE). La direction de l’institution explique avoir ouvert une enquête sur ces «comportements ou propos perçus comme racistes ou xénophobes». Des investigations commencées il y a déjà trois mois.

Les faits ont ainsi eu lieu en novembre selon le site d’actu phocéen, lors de la préparation des élections internes de l’école, servant notamment à désigner les représentants du BDE. Comme chaque année, pour appuyer les candidatures, les différentes confraternités étudiantes ont produit et diffusé des vidéos à caractère humoristique pour faire campagne et attirer les suffrages. Chacune des listes devait représenter un pays.

L’une des vidéos incriminées met en scène quatre étudiants s’interrogeant sur le pays de leur choix. Un «brainstorming» au cours duquel fusent les propositions. Quand l’un d’eux propose l’Allemagne, une croix gammée apparaît à l’image sur fond de musique martiale allemande. Les autres élèves refusent la proposition. «Israël» propose alors un autre. Là encore, une croix gammée envahit l’écran. Les quatre étudiants se mettent alors d’accord sur le Brésil. La diffusion de cette capsule, sous des dehors potaches, a choqué les étudiants qui s’en sont ouverts à leurs professeurs, notamment à cause de l’utilisation de symboles nazis dont la diffusion peut entraîner une condamnation pénale, rappelle Marsactu.

Selon le média, qui cite plusieurs étudiants qui ont souhaité rester anonymes, une autre vidéo ayant pour thème le Brésil se répandait en «amalgames homophobes sur les Brésiliens». Un étudiant s’est dit «très mal» face à cette vidéo «raciste», «agressive» et «offensante».

Racisme toujours avec ces «brèves de comptoir» proférées au bar associatif tenu par les étudiants mais ouvert à tous : «Sale voleur, normalement c’est les Arabes» ou «L’eau ? Moi en tant que nazi j’ai toujours préféré le gaz»… La recension comprend aussi cette phrase adressée à une élève d’origine asiatique, précise Marsactu : «Mais toi, on te met du déjaunissant, tu disparais.» Ou encore cette sentence sexiste d’un jeune homme : «Dans le doute, tu la violes.»

Face au scandale, la direction de l’établissement a botté en touche en précisant que ces associations étudiantes «sont des entités autonomes» et que la diffusion des vidéos mises en cause «n’ont pas lieu sur le site de l’école». Un mail a été adressé en décembre à l’ensemble des personnels et élèves de l’école condamnant ces faits qui ont suscité «surprise et préoccupation». Une enquête a également été ouverte, assure la directrice de Centrale Marseille, Carole Deumié. «Nous allons traiter et prendre le temps de traiter correctement», a précisé cette dernière à Marsactu. «Nous voulons faire le tour du sujet et nous assurer qu’on pose les choses de façon juste. On parle de jeunes adultes pour lesquels les conséquences peuvent être dramatiques.» Une «instruction», qui n’est «pas publique», et est toujours en cours.