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Cette chronique va prendre de biais ce que chantait Jacques Dutronc, au siècle précédent, quand il jouait le complotiste fumiste, le fatigué du journal télévisé de l’ORTF et le suspicieux des mensonges de l’Etat gaulliste. Il persiflait ainsi : «On nous cache tout, on nous dit rien» A l’inverse, je pourrais fredonner : «On nous dit tout, mais on n’y entend rien.» Ou encore : «On est tellement au courant, qu’on coule par le fond.» A moins que vous ne préfériez : «Trop d’info rend idiot.»
J’ai le sentiment que la médiatisation permanente, qui me bombarde de ses breaking news et me pulvérise de ses tweets acides, m’empêche de penser le temps long et de prévoir le futur. Ce perpétuel présent me rend incapable d’anticipation et me catapulte dans des cumulonimbus orageux qui m’électrisent sans que je n’ai plus prise sur quoi que ce soit.
Regardez comment, surinformés, nous voguons de surprise en cauchemar, de sidération en désolation, d’effarement en effroi. On estimait donner le tempo, et puis on tombe de haut pour se rouler dans le caniveau. On redécouvre le réel revêche et le tragique fatidique dont on se croyait protégé par la danse des avatars farceurs et la gigue des simulacres schizoïdes. C’est comme si à force de piquer du nez dans nos téléphones, on avançait à l’aveugle pour buter dans l’arbre de la connaissance foudroyé par des forces du passé dont on pensait avoir purgé la mauvaise part.
On est averti à la seconde des moindres soubresauts
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