Guerre Hamas-Israël : les pays arabes adoptent le plan égyptien pour la reconstruction de Gaza

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Les dirigeants de la Ligue arabe se sont réunis ce mardi 4 mars au Caire pour discuter de la reconstruction de la bande de Gaza, détruite par quinze mois de guerre, où Israël a promis d’éliminer le Hamas mais exclu aussi tout rôle futur pour l’Autorité palestinienne. Le président Mahmoud Abbas a tout de même affirmé l’Autorité palestinienne était prête à jouer un rôle à Gaza après la guerre, en vertu d’un plan égyptien présenté comme une alternative à celui de Donald Trump prévoyant de placer le territoire sous contrôle américain. un plan adopté dans la soirée par les dirigeants arabes présents.

Lors de ce sommet, l’Egypte a présenté un plan d’un montant de 53 milliards de dollars sur cinq ans, une estimation équivalente à celle de l’ONU, pour reconstruire le territoire palestinien. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a déclaré que celui-ci garantirait le maintien des 2,4 millions d’habitants de Gaza sur leur terre, une réponse au projet du président américain qui prévoit leur expulsion vers l’Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la «Riviera du Moyen-Orient».

Le sommet arabe s’est réuni dans un contexte de blocage sur la suite du cessez-le-feu, en place depuis le 19 janvier. La deuxième phase de l’accord de trêve négocié par les pays médiateurs n’a toujours pas fait l’objet d’un accord entre Israël, qui réclame la «démilitarisation totale» de Gaza, et le Hamas, qui insiste pour y rester. Le mouvement islamiste s’était emparé du pouvoir dans le territoire en 2007, après en avoir chassé l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, qui n’exerce qu’une autorité limitée en Cisjordanie occupée.

«L’Etat de Palestine assumera ses responsabilités dans la bande de Gaza par le biais de ses institutions gouvernementales et un comité de travail a été formé à cet effet», a affirmé devant le sommet arabe Mahmoud Abbas, 89 ans. Le président palestinien, en poste depuis 2005, s’est dit prêt à organiser «l’année prochaine» des élections présidentielle et législatives dans les Territoires palestiniens, «à condition que les conditions appropriées soient réunies». Il n’a pas donné de calendrier ni expliqué comment de telles élections pourraient avoir lieu dans la bande de Gaza en ruine.

Lors du sommet, Sissi a expliqué que, selon le plan proposé par l’Egypte, Gaza serait administrée dans un premier temps par un comité de technocrates palestiniens, avant que l’Autorité palestinienne n’en prenne le contrôle. Le plan égyptien propose également la création d’un fonds supervisé au niveau international pour garantir «la durabilité du financement», ainsi que sa «transparence», selon le projet. Suivront deux phases de reconstruction, la première comprenant des infrastructures essentielles et des logements permanents, la seconde des infrastructures incluant un port commercial et un aéroport.

Sissi n’a toutefois pas critiqué le plan de Donald Trump, qui avait soulevé un tollé international début février, et affirmé que le président américain était «capable de parvenir à la paix» dans la région. La première étape, de six mois, doit être consacrée au déblaiement des débris, à l’enlèvement des mines et explosifs, et à la fourniture de logements temporaires pour abriter plus de 1,5 million de personnes.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lui aussi présent au Caire, a quant à lui affirmé que l’ONU «soutenait fermement» le plan arabe. «Nous espérons un rôle arabe efficace qui mette fin à la tragédie humanitaire créée par l’occupation dans la bande de Gaza» et qui «contrecarre» tout projet de déplacement forcé des Palestiniens, avait déclaré plus tôt le Hamas.

La première phase de la trêve, d’une durée de 42 jours, a pris fin le 1er mars, après avoir permis le retour de 33 otages retenus à Gaza en échange de la libération de 1 800 détenus palestiniens. Les deux camps s’opposent désormais sur la suite du processus, avec pour première conséquence le blocage imposé depuis dimanche par Israël à l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée.

Le gouvernement israélien, lui, est en faveur d’une extension de la première phase de la trêve jusqu’à la mi-avril et d’une accélération des libérations d’otages. Le Hamas a pour sa part rejeté ces conditions et insisté sur la mise en œuvre des deux étapes restantes de l’accord initial, prévoyant la fin définitive de la guerre.

Libération

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