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A la veille d’un colloque au Sénat sur l’antisémitisme à l’école, un sondage Ifop pour le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) publié ce mercredi 5 mars, dresse un sombre constat : la moitié des collégiens et lycéens ont déjà entendu dire du mal des juifs dans leur entourage. Les élèves sont 4 % à avoir souvent entendu ce genre de propos, 19 % de temps en temps et 28 % rarement, détaille l’enquête réalisée par questionnaire auto-administré du 7 au 12 février. Elle a été menée auprès d’un échantillon de 2 000 personnes représentatif des élèves de collège et lycée, selon la méthode des quotas.
Dans le détail, les collégiens et lycéens interrogés sont 51 % à avoir déjà entendu dire du mal des juifs de la part d’élèves de leur établissement et 25 % de la part d’un membre de leur famille. Concernant le type d’insultes antisémites ou propos stigmatisants, 25 % ont déjà entendu l’expression «ne fais pas ton feuj» (à propos d’un élève qui ne veut pas prêter, payer ou partager) et 14 % des élèves estiment ces propos acceptables. Ils sont 21 % à avoir déjà entendu «un juif, c’est riche», et 17 % jugent que c’est acceptable. 17 % ont déjà entendu «Sale feuj» et 4 % pensent que c’est acceptable. Ils sont 12 % à avoir entendu «les juifs, on les reconnaît» (en faisant référence au nez d’un élève) et 8 % à trouver ça acceptable.
Ils sont encore 10 % à avoir entendu «Ça gaze ?» (envers un élève juif) et 7 % estiment que c’est acceptable, 9 % à avoir entendu «Hitler, il aurait pu finir le travail» et 3 % à trouver ça acceptable. Ils sont enfin 6 % à avoir entendu «sale sioniste» et 3 % à penser que c’est acceptable. Au total, un élève sur quatre (26 %) considère acceptable au moins l’un de ces propos et 44 % ont déjà été exposés à ces propos dans leur établissement.
Témoignages
Par ailleurs, 16 % des élèves refuseraient de nouer certaines relations amicales ou sentimentales avec des élèves de religion juive, et 37 % si ces élèves affichent leur soutien à Israël. Enfin, 21 % disent avoir vu des élèves juifs dissimuler leur origine ou religion juive dans l’établissement, selon cette enquête menée pour le Crif et la Fondation Jean-Jaurès.
Le gouvernement avait relancé à la mi-février ses assises de lutte contre l’antisémitisme face à un phénomène en forte hausse depuis le 7 octobre 2023, jour de l’attaque terroriste du Hamas qui a entraîné la guerre à Gaza. L’Education nationale a pour sa part recensé 477 signalements d’actes antisémites au cours du premier trimestre de l’année scolaire 2024-2025, selon des chiffres publiés en février.
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