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Après les attaques, la riposte. Très critiqué par la droite et l’extrême droite après avoir comparé sur RTL la semaine dernière le massacre d’Oradour-sur-Glane à certaines actions de la France en Algérie pendant la colonisation, Jean-Michel Aphatie est revenu sur l’affaire dans un message publié ce jeudi 6 mars sur X. Le journaliste suspendu d’antenne mercredi par la radio du groupe M6 – future maison de Cyril Hanouna – règle notamment ses comptes avec les figures du groupe Bolloré, qui ont déversé des tombereaux de critiques à son encontre.
«J’ai été roulé dans le mépris et l’injure par le Bolloréland. Cyril Hanouna m’a insulté. C’est un réflexe. Pascal Praud m’a insulté. C’est corporate», écrit-il. Mais Jean-Michel Aphatie s’en prend aussi au Figaro, journal pourtant censé être d’une droite plus raisonnable, qui «a rejoint le Bolloréland» sur ce coup, avec un article le qualifiant d’«évangéliste du wokisme qui confond journalisme et morale».
Le Basque reste en revanche plutôt sobre vis-à-vis de la direction de RTL, «qui considère [la comparaison d’Aphatie] inappropriée», comme l’a affirmé l’animateur star Thomas Sotto mercredi à l’antenne au moment d’informer les auditeurs de l’absence du chroniqueur. Jean-Michel Aphatie se contente de rappeler qu’une suspension telle professionnelle «ne [lui] était jamais arrivé».
L’ancien journaliste du Grand journal de Canal pointe tout de même un «deux poids, deux mesures». Comme nombre d’internautes de gauche, il rappelle «qu’en dix ans de provocations et de remarques méprisantes et injurieuses […], malgré des condamnations judiciaires qui ont fait de lui un délinquant, Eric Zemmour n’a jamais été suspendu par une entreprise de presse.» «Il a au contraire été promu», grince-t-il. Et Aphatie d’ajouter : «La liberté d’expression, beaucoup portée en écharpe ces derniers temps, s’apparente aussi à une vaste rigolade.»
Dans son message sur X, Aphatie cible aussi Marine Le Pen. Il rappelle que la patronne de l’extrême droite «a déclaré récemment : ‘‘venir dire que la colonisation a été un drame pour l’Algérie, ça n’est pas vrai.’’ J’aurais pu lui envoyer deux ou trois livres sur la question», affirme le journaliste. L’occasion pour lui de marteler que quoi qu’en disent la droite et l’extrême droite, les faits perpétrés par la France qu’il a décrits sont véridiques. «Beaucoup d’historiens de la période de la conquête algérienne ont été sollicités [notamment par Libération, ndlr]. Tous m’ont donné raison sur la réalité des faits», insiste-t-il.
Le billet de Thomas Legrand
«Il y a encore beaucoup de choses à dire sur le sujet. Elles seront dites», enchaîne Jean-Michel Aphatie. Et celui-ci de citer l’exemple de l’école maternelle Lamoricière, dans le XIIe arrondissement de Paris, nommée d’après «un général de la conquête d’Algérie que Charles-André Julien, un des historiens de référence de la période, a qualifié ainsi : ‘‘Le plus inhumain de tous les grands chefs d’Afrique’’. «Que des enfants de France soient scolarisés dans un lieu portant le nom d’un criminel de guerre est sidérant», conclu-t-il. On attend désormais de voir les contorsions de l’extrême droite pour trouver de nouveaux angles fumeux de critiques.
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