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Il est l’un des «influenceurs algériens» au cœur de la bataille diplomatique et politique entre Paris et Alger. Boualem N., dit «Doualemn», agent d’entretien de 59 ans, père de deux enfants, a été condamné ce jeudi 6 mars à cinq mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Montpellier (Hérault). Il avait comparu le 24 février pour «provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou délit». Le parquet avait requis une peine d’emprisonnement de six mois, intégralement assortie de sursis.
L’affaire a débuté le 4 janvier, lorsque Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier, ainsi que le préfet de l’Hérault, signalent au procureur une vidéo diffusée sur TikTok par Boualem N., suivi par 138 000 abonnés. Les premières traductions de cette vidéo évoquent un appel au meurtre ; les traductions suivantes parlent quant à elles d’une «correction sévère». La personne visée par ces propos serait Mohamed Tadjadit, un jeune poète, militant politique et opposant au régime algérien, condamné et actuellement incarcéré en Algérie.
Interpellé le 5 janvier à Montpellier pour incitation à la haine, Boualem N. est placé au centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes. Le 7 janvier, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, prononce son expulsion du territoire français selon la procédure d’urgence absolue et lui retire son titre de séjour, encore valide. Le 9 janvier, il est mis dans un avion pour l’Algérie. Ce voyage se solde le jour même par un retentissant retour à l’envoyeur qui fera dire à Bruno Retailleau que «l’Algérie cherche à humilier la France». Boualem N. est alors placé dans un CRA en Seine-et-Marne.
Le 29 janvier, le juge des référés du tribunal administratif de Paris suspend cette mesure d’expulsion au motif que la procédure d’urgence utilisée par le ministère de l’Intérieur ne serait pas justifiée. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) est alors délivrée par le préfet de l’Hérault. Mais le 6 février, le tribunal administratif de Melun annule cette OQTF, décision qui provoque une campagne de haine sur les réseaux sociaux envers les magistrats. Une enquête pour cyberharcèlement est ouverte le 13 février. Entre-temps, le 7 février, Boualem N. est libéré du CRA après l’annulation de l’arrêté d’expulsion. Le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’il faisait appel afin de mener à bien la procédure d’expulsion.
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