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L’idiocratie qui dirige l’Amérique depuis maintenant quarante-cinq jours, formée par le président américain Donald Trump et son homme de main Elon Musk, est en passe de casser le moteur de la croissance économique américaine, ses institutions de recherche et d’innovation. Quelque 1200 employés du National Institute of Health, la principale agence de recherche biomédicale des Etats-Unis, ont été brutalement renvoyés, et des licenciements massifs de scientifiques ont été annoncés à des agences aussi prestigieuses que la Food and Drug Administration, la Noaa et bien d’autres.
Présentée comme une mesure budgétaire de bon sens, cette implacable démolition est en réalité idéologique : Trump s’attaque à l’idée même d’une réalité fondée sur des faits observés et analysés car celle-ci ne s’accommoderait pas du déni climatique, du refus de la vaccination et d’autres faits alternatifs qu’il cherche à sacraliser. Comme les talibans ont détruit les bouddhas géants de Bamiyan à la dynamite pour effacer toute présence préislamique en Afghanistan, Trump et Musk mettent le feu aux institutions scientifiques pour faire oublier ce que leur doit l’Amérique.
C’est le moment rêvé pour la France de mettre en place un plan ambitieux pour attirer ces scientifiques et retrouver son rang dans la recherche et l’innovation. Pour cela, il lui suffit de s’inspirer de son histoire : en 1935, le physicien Jean Perrin fondait la Caisse nationale de la recherche scientifique, qui allait devenir le CNRS, en obtenant du gouvernement une partie du budget consacré à la construction de la ligne Maginot. Il a ainsi réussi à attirer à Paris nombre de scientifiques qui cherchaient à fuir les persécutions nazies, dont deux futurs prix Nobel. Ce plan ambitieux fut stoppé net par le gouvernement Daladier mais il ne tient qu’à nous de réécrire l’histoire d’une façon plus heureuse aujourd’hui. Réarmer la France, c’est bien ; consacrer une partie de ce budget faramineux à l’accueil en France des scientifiques chassés par Trump serait encore mieux.
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