Aux Etats-Unis, la purge fédérale d’Elon Musk fait exploser les licenciements – Libération

Aux Etats-Unis, la purge fédérale d’Elon Musk fait exploser les licenciements – Libération

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Du jamais vu depuis juillet 2020, en pleine crise économique suscitée par la pandémie de Covid-19 : les licenciements aux États-Unis ont augmenté de 245 % en février par rapport au mois précédent, atteignant 172 017 emplois supprimés, selon le cabinet de reclassement Challenger, Gray & Christmas. Cette hausse significative s’expliquerait principalement par les mesures prises par le prétendu «Département de l’efficacité gouvernementale» («Doge»), officieusement dirigé par Elon Musk et chargé par Donald Trump de réduire les dépenses publiques.

L’administration fédérale a en effet subi le plus gros des suppressions, avec 62 242 postes éliminés en février. Ce chiffre représente une augmentation hors norme de 41 311 % par rapport à la même période l’an dernier. Dix-sept agences gouvernementales sont concernées par ces réductions d’effectifs qui ciblent principalement les employés en période d’essai – récemment recrutés pour la plupart, mais aussi bon nombre de fonctionnaires de carrière ayant récemment pris un nouveau poste.

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«Avec l’impact des actions du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), ainsi que l’annulation de contrats gouvernementaux, la peur des guerres commerciales et les faillites, les suppressions d’emplois ont grimpé en flèche en février», note Andrew Challenger, expert du marché du travail chez Challenger, Gray & Christmas. Et «lorsque des licenciements massifs se produisent, le personnel restant éprouve souvent un sentiment d’incertitude. La probabilité que davantage de travailleurs partent volontairement est élevée», estime-t-il.

La rapidité avec laquelle ces suppressions ont été menées a engendré quelques situations délicates. Certaines agences ont dû réintégrer des experts licenciés par erreur, comme le ministère de l’Agriculture qui a rappelé des spécialistes de la grippe aviaire dont l’expertise s’est avérée indispensable, ou celui de l’Energie, qui s’était séparé par erreur de centaines de personnes chargées de veiller sur l’arsenal nucléaire du pays.

Le secteur privé n’est cependant pas épargné. Le commerce de détail a perdu près de 39 000 emplois et le secteur technologique 14 554 postes. Les organisations à but non lucratif ont également subi l’impact de ces coupes avec environ 900 emplois supprimés suite à la réduction des financements fédéraux.

Ces licenciements massifs ne se sont certes pas encore significativement traduites dans les statistiques officielles de l’emploi. Le ministère du Travail a même enregistré une baisse des demandes d’allocations chômage pour la semaine se terminant le 1er mars. Les économistes prévoient que le rapport mensuel sur l’emploi, attendu vendredi 7 mars, montrera une création de 160 000 emplois en février, contre 143 000 en janvier – ce qui confirmerait un net ralentissement, sans recul prévu à ce stade. Cependant, l’effet des licenciements ordonnés par le DOGE pourrait se manifester dans les données des prochaines semaines ou mois.

La dernière vague de coupes dans les effectifs fédéraux a frappé l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), où environ 800 employés ont été licenciés. Ces réductions affectent des spécialistes de la météo, des océans et du climat.

D’autres réductions massives d’effectifs sont déjà planifiées, malgré la multitude de recours en justice engagés pour les freiner. Notamment au ministère des Anciens combattants, où 80 000 suppressions de postes seraient planifiées selon une note interne révélée cette semaine par les médias américains, tandis que le New York Times révélait jeudi que le département d’État prévoit la fermeture d’une douzaine de consulats d’ici l’été, principalement en Europe occidentale, et envisage la suppression de nombreux autres postes à l’étranger.

Ces perspectives, combinées aux incertitudes liées aux politiques commerciales et d’immigration de la nouvelle administration Trump, qui ont fait chuter la bourse de New York cette semaine, menacent de peser lourdement sur la pente future du marché de l’emploi américain.

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