Frankétienne, l’homme aux sabots d’orage

Frankétienne, l’homme aux sabots d’orage

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Jean Pierre Basilic Dantor Franck Etienne d’Argent… Personne ne naît avec un nom comme ça. Les évangiles et le vodou, Jésus et Erzulie. La double force du basilic, plante guérisseuse et art martial pratiqué pas loin de son lieu de naissance dans le département de l’Artibonite.

L’homme fut, dans les années dures de la dictature des Duvalier, un militant politique exemplaire, disponible pour ses camarades, aidant qui à se cacher, qui à trouver de quoi manger, le pain n’étant pas assuré pour ceux qui prenaient le maquis.

Ses premiers recueils de vers n’attirent pas l’attention. Et puis, Mûr à crever (1968), Ultravocal (1972). Du jamais vu dans l’histoire des lettres haïtiennes. Deux antiromans, refusant toute linéarité, mélangeant récit et discours, embrassant toute la violence du réel. Polyphonie, mais surtout polysémie, orages qui s’abattent sur la routine du certifié, du convenu, du convenable. Dans le langage de la théorie littéraire de l’époque, c’est une charge massive de l’écriture contre la littérature.

1975. Il récidive avec Dezafi. Cette fois en créole haïtien. A l’époque, le mot d’ordre était politique : écrire en créole, la première langue des Haïtiens, la seule parlée par la majorité. Mais écrire en créole, c’était souvent citer la langue, imiter le parler populaire. Tout, sauf vraiment écrire. En s’engageant dans l’invention, en assumant la langue commune en y installant souverainement la sienne. Frankétienne est l’un des premiers grands écrivain

Libération

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