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Une cagoule sur la tête, pieds et mains attachés à une chaise, une cible dessinée sur la tête et un tissu accroché au niveau du cœur. Ainsi est mort, trois balles dans la poitrine, Brad Sigmon, 67 ans, vendredi 7 mars à Columbia, dans l’Etat américain de Caroline du Sud, au sein du Broad River Correctional Institution. Une première pour cette méthode d’exécution depuis 2010 dans l’Utah, choisie par défaut pour mettre à mort cet homme.
Ce dernier avait été condamné voilà vingt-deux ans pour avoir tué, un an plus tôt ses ex beaux-parents et essayé d’enlever son ex-petite amie. Il avait battu à mort David et Gladys Larke à coups de batte de base-ball en avril 2001. «L’exécution a été réalisée à 18h05 heure locale par un peloton d’exécution de trois personnes et il a été déclaré mort par un médecin à 18h08», a annoncé la porte-parole de l’administration pénitentiaire de l’Etat, Chrysti Shain.
Les lois de la Caroline du Sud, dont les autorités avaient fixé la date d’exécution voilà un mois, font de la chaise électrique le mode d’exécution par défaut de ses condamnés à mort. Mais depuis 2021, ces derniers ont la possibilité de choisir un autre façon d’être mis à mort : le peloton d’exécution ou l’injection létale, méthode choisie par les trois précédents condamnés depuis septembre.
Brad Sigmon a opté pour le peloton d’exécution, en désespoir de cause, selon ses avocats. «La mort de Brad a été horrible et violente. Il a choisi le peloton d’exécution en sachant que trois balles briseraient ses os et détruiraient son cœur», a réagi dans un communiqué l’un d’entre eux, Gerald King. «Mais c’était le seul choix qu’il avait, après que les trois exécutions dans l’Etat par injection létale ont fait subir des agonies prolongées et potentiellement proches de la torture à des hommes qu’il aimait comme des frères», a-t-il ajouté.
«Les balles ont été tirées à 18h05. J’ai eu l’impression qu’elles étaient toutes tirées en même temps, c’était un seul son», a confié Anna Dobbins, de la chaîne locale WYFF News 4. «Cela s’est passé très vite, a-t-elle poursuivi. J’ai vu du sang gicler lorsque les balles sont entrées dans son corps.» Avant l’exécution, Gerald King a lu les derniers mots de son client. «Je veux que ma dernière déclaration soit une déclaration d’amour et un appel à mes coreligionnaires chrétiens pour nous aider à mettre fin à la peine de mort.»
Il s’agit de la sixième exécution réalisée aux Etats-Unis en 2025, toutes les autres par injection létale, sauf une par inhalation d’azote en Alabama (sud-est), Etat qui a inauguré en janvier 2024 cette méthode jusqu’alors inédite et controversée, comparée par des experts de l’ONU à une forme de «torture». Mais un autre Etat du Sud du pays, la Louisiane, va reprendre les exécutions après une interruption de quinze ans, en utilisant également l’inhalation d’azote le 18 mars.
Six exécutions sont prévues aux Etats-Unis pour le seul mois de mars. Dans le reste du pays, 23 Etats ont aboli la peine de mort. Six autres (Arizona, Californie, Ohio, Oregon, Pennsylvanie, et Tennessee) observent un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur. Ce qui laisse 21 Etats à continuer de la pratiquer.
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