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«Rien derrière et tout devant.» On se croirait «Sur la route» avec Kerouac, au cœur de la bible beat américaine, à avaler le goudron comme trois do-mac un lendemain de déboîte, et ça sent la gomme brûlée à plein nez. Combien de mecs sur Terre ont la température qui monte en entendant un moteur V8 démarrer ? Des millions, à en croire le nombre de visites comptabilisées par les vidéos YouTube qui proposent des bruitages de grosses cylindrées. Mais personne n’a la fièvre automobile gravée dans les artères comme l’homme américain. Sous la bannière étoilée, on adule les bagnoles comme des messies qu’on n’attendait plus. On pense autant à Neal Cassady, qui inspira à Kerouac le personnage de Dean Moriarty et se vantait d’avoir volé, à 18 piges, des centaines de caisses pour assouvir sa faim extatique du mouvement, qu’à Chamillionaire qui rappait un demi-siècle plus tard «they see me rollin’, they hatin’» au volant d’une glorieuse Chevrolet Impala convertible de 1962, poursuivi par des keufs fulminants.
Le photographe Phil Jung partage cette tendresse pour les grandioses autos des décennies passées, leur dessin rectangulaire, intérieur cuir, lecteurs cassettes chromés, mais il les aime enlacées par le temps. Dès 2008, il parcourt les rues des Etats-Unis à la recherche de
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