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Jusqu’à ces derniers jours, je n’avais pas l’honneur de vous connaître et j’en étais fort aise. Vous étiez pour moi une inconnue vêtue d’une pelisse kaki qui claudiquait en s’aidant des tromblons datant de 1914 ou de 1940, en guise de bâtons de vieillesse. Vous sommeilliez dans les mémoires emplies de toiles d’araignée des habitants les plus âgés de ce pays nommé France qui a profité d’une embellie d’une durée inespérée. Trois générations se sont épargné votre présence sur leurs terres, félicité rarement vue à l’échelle de l’humanité.
Comme tous mes chers compatriotes, j’ai vécu le plus clair de mon temps sous le parapluie en acier trempé de l’Otan. Les Américains l’ont déployé au-dessus du Vieux Continent non par grandeur d’âme mais par intérêt bien compris. Ils ont maintenu sous tutelle l’irresponsable Europe qui s’en est satisfaite, en traumatisée puis en écervelée. Nous avons d’abord été de ces péronnelles qui angoissent de danser sous l’orage, avant de virer mères maquerelles retraitées du bordel ambiant, ravies de vivre de l’usufruit commercial que nous concédait le nu-propriétaire. Trump vient de refermer brutalement cette ombrelle trouée. Nous étions tourneurs de pouces assoupis, nous voilà tenus de nous salir
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