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Cela fait plus de 100 jours que le militant écologiste Paul Watson est emprisonné dans la capitale groenlandaise, à Nuuk. Pour l’activiste, c’en est assez. L’écologiste canadien souhaite rentrer en France, où il vit avec sa famille depuis 2015. Après avoir demandé l’asile politique à Emmanuel Macron dans une lettre datée du 16 octobre, il a finalement demandé sa nationalité française a indiqué son avocat, ce jeudi 24 octobre. Dans le journal le Monde, Paul Watson avait confié mercredi : «Je veux que la France reste ma maison» depuis une cellule prévue pour les visites.
Sa demande d’asile exprimée mi-octobre butait sur un obstacle. Selon le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, interrogé sur France Inter le 18 octobre, une «demande d’asile ne peut être faite que sur le sol du pays dans lequel cette demande est faite». Autrement dit, Paul Watson devait être sur le territoire français pour formuler sa demande d’asile. Un élément confirmé par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, sur France Info ce jeudi 24 octobre. Pour contourner cette difficulté, l’activiste de 73 ans a donc finalement sollicité la nationalité française. Depuis le 6 février 2023, il est possible de faire cette demande en ligne depuis l’étranger.
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Le 2 octobre, les soutiens français de l’activiste avaient lancé une pétition avoisinant les 25 000 signatures, pour demander au gouvernement de le naturaliser. Et pour la première fois, ce jeudi 24 octobre, la France s’est clairement positionnée aux côtés de Paul Watson. Agnès Pannier-Runacher a affirmé ce jeudi sur France Info vouloir «réitérer avec le président de la République le fait que les faits qui lui sont reprochés, de notre point de vue, ne motivent pas, ne justifient pas une détention, et effectivement appeler à la libération de Paul Watson». De nombreux militants écologistes appelaient depuis juillet le gouvernement à adopter une position en faveur de la libération de Paul Watson. Brigitte Bardot elle-même avait interpellé Emmanuel Macron sur X, l’exhortant à «un peu de COURAGE Monsieur le président !!»
Paul Watson toujours détenu
Même si la France clarifie sa position, le calvaire de Paul Watson est loin d’être achevé. Mercredi 23 octobre, il se trouvait encore devant la barre du tribunal de Nuuk pour tenter d’obtenir sa libération pour la quatrième fois. Mais la justice a décidé qu’il serait maintenu en détention au moins jusqu’au 13 novembre, en attendant que le gouvernement danois décide son extradition ou non vers le Japon.
Le 21 juillet 2024, Paul Watson était arrêté alors qu’il accostait à Nuuk pour faire le plein de son bateau, le John-Paul-DeJoriaI. Le jour même, son association Sea Shepherd France affirmait dans un message sur X (ex-twitter) qu’il avait «été arrêté par les autorités danoises» car il se trouvait «sur la base de la notice rouge d’Interpol, mise en place en 2012 suite au mandat d’arrêt du Japon». Ce pays lui reproche d’avoir mené une opération en 2010 avec son ONG dans les eaux nippones. Il aurait infligé des blessures à un marin d’un baleinier, avec une boule puante contenant de l’acide butyrique, et aurait abordé le même navire quatre jours plus tard.
Pour Paul Blazy, coordinateur du groupe parisien de Sea Shepherd et présent lors d’un rassemblement en soutien à Paul Watson le 23 octobre à Paris, il est impossible d’accepter que «le Danemark livre un défenseur acharné des baleines, de la biodiversité, des océans, à un Etat qui protège ouvertement une activité criminelle et illégale». Par ses mots, il fait référence à Tokyo qui a quitté la Commission baleinière internationale (CBI) en 2019. Le Japon continue aujourd’hui à chasser ces cétacés à des fins commerciales dans les eaux antarctiques.
Mise à jour : à 13 h 15 avec la demande de nationalité française, annoncée par l’avocat de Paul Watson.
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