«The Insider» : les agents faciles de Steven Soderbergh

Sortis à un mois d’intervalle, Presence et The Insider représentent bien les deux jambes sur lesquelles chemine la filmographie du stakhanoviste Steven Soderbergh : d’une part, un petit objet expérimental – un film de fantôme du point de vue de l’entité surnaturelle – dans la lignée de ses longs-métrages tournés à l’iPhone (Paranoïa) ; de l’autre, une réunion de stars à l’écrin plus classieux, où l’on retrouve d’ailleurs le compositeur d’Ocean’s Eleven, David Holmes. Si ce n’est que, dans cet Insider où s’affrontent Michael Fassbender et Cate Blanchett en agents secrets britanniques mariés mais soupçonneux l’un de l’autre, le thriller annoncé révèle un film relativement modeste, du moins dans sa première partie – la plus savoureuse.

Peu importe, au fond, l’intrigue centrée autour d’un malware capable de faire fondre une centrale nucléaire, dérobé par une taupe ; la disparition de ce bidule high-tech sert d’abord de prétexte au jeu de dupe entre le couple principal, George et Kathryn, et leurs collègues espions bon chic bon genre, notamment lors d’une longue scène de dîner faussement chaleureux où chacun finit par vider son sac. L’œil de Soderbergh se fait im