Rennes : comment l’extrême droite a pris le contrôle du 1988 Live Club

«Mon “château fort” est mieux tenu que les prisons françaises.» «On a repris la Dalle avec les poings.» C’est en ces termes, dans les médias ou sur les réseaux, que «le Jarl» parle de son club et de la place rennaise sur laquelle il est situé. Le premier s’appelle le 1988 Live Club, ancien «Pym’s» ouvert en 1979 et haut lieu de la fête locale. La seconde est la dalle du Colombier, quartier central, commercial et désuet du chef-lieu du département d’Ille-et-Vilaine, fondu dans l’architecture des années 1960 et 1970. Depuis qu’il est arrivé dans les équipes de l’établissement en tant que videur en 2021, Yovan Delourme, de son vrai nom, en est devenu le visage, réglant les «problèmes» de façon directe et violente, même ceux qui ne le concernent pas. Car selon ses dires et ses actes, la dalle, c’est chez lui, c’est sa responsabilité. «Dans ses vidéos, il montre sa réalité, témoigne un employé de l’établissement qui souhaite rester anonyme. Celle où il est ami avec les SDF, avec les personnes de couleur… Ce qu’il ne montre pas, ce sont les mineurs isolés qu’il a fracassés pour ne plus qu’ils mettent les pieds “chez lui”. Mais la dalle, ça n’est pas chez lui. Il est devenu un justicier avec sa milice.» Samedi 8 

Libération