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Fuir l’Australie pour avoir arraché un bébé wombat à sa mère. Une influenceuse américaine spécialisée dans la chasse a suscité l’indignation dans le pays-continent après avoir malmené un petit marsupial. Auprès du Guardian, une source gouvernementale australienne a assuré que Sam Jones, origine de l’Etat du Montana aux Etats-Unis, avait quitté précipitamment le territoire australien ce vendredi 14 mars.
La veille, le ministre de l’intérieur, Tony Burke, avait déclaré que les autorités étaient en train de vérifier si les conditions du visa de la avaient été respectées. Cet examen était toujours en cours lorsque l’influenceuse a pris la décision de quitter le pays, selon le Guardian. Commentant ce départ, Tony Burke s’est félicité : «Il n’y a jamais eu de meilleur jour pour être un bébé wombat en Australie.»
La jeune femme avait partagé sur Instagram des images d’elle-même s’approchant puis attrapant le wombat alors qu’il était avec sa mère. Elle a ensuite couru vers la caméra avec le petit, tandis que la mère visiblement en détresse suivait et tournait en rond à l’arrière-plan. Le bébé a crié pendant que Sam Jones le tenait en l’air et disait à la caméra : «J’ai attrapé un bébé wombat !» Le marsupial a ensuite été relâché sur le bord de la route.
Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, lui, a jugé ces actes «scandaleux». Le leader travailliste a d’ailleurs suggéré à l’influenceuse d’essayer «d’enlever un bébé crocodile à sa mère et de voir comment cela se passerait.» La branche australienne de la Société royale pour la prévention de la cruauté envers les animaux a également fustigé ce comportement. Selon l’ONG, les images montrent un «mépris flagrant» pour la faune indigène et la détresse causée à ces marsupiaux par cet «acte insensible» est claire.
La vidéo a suscité des milliers de commentaires indignés sur les réseaux sociaux, où elle a été largement repartagée. Toujours sur son compte Instagram – où ne s’affichent plus que neuf publications –, Sam Jones a publié un texte où elle assure ne pas avoir fait cette vidéo dans le but d’obtenir de l’attention sur ses réseaux. «Lorsque nous avons trouvé la mère et son petit sur une route, sans bouger, j’étais extrêmement inquiète», se défend-elle, affirmant que ces animaux sont souvent heurtés par des automobilistes. «Cependant, comme on peut le voir sur la vidéo, lorsque je me suis approchée d’eux, le petit n’a pas bougé et ne s’est pas enfui. Je craignais qu’il ne soit malade ou blessé et j’ai décidé de le ramasser pour voir si c’était le cas. J’ai couru, non pas pour arracher le petit à sa mère, mais de peur qu’elle ne m’attaque», explique la jeune femme.
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Assurant n’avoir «jamais été motivée par l’idée de faire du mal ou de voler un petit», elle reconnaît avoir été «incroyablement excitée à l’idée de voir un animal aussi extraordinaire», qu’elle a «rapidement relâché» et «immédiatement rendu à sa mère.» L’influenceuse concède toutefois ne pas avoir «géré la situation» comme elle l’aurait dû.
Face au déferlement de haine et aux «milliers» de menaces reçues, Sam Jones a tenté de retourner la situation, rappelant la réalité de l’Australie. «Le gouvernement australien autorise le massacre des wombats. Chaque année, des milliers d’entre eux sont abattus, empoisonnés et piégés en toute légalité» pour les biens de l’agriculture, écrit-elle dans son communiqué. Elle évoque aussi les animaux tués depuis des hélicoptères par le gouvernement, les chevaux sauvages comme les dromadaires, à des fins de gestion des populations ainsi que la viande de kangourou vendue dans les supermarchés. «Aussi triste que cela puisse être, la majorité de l’humanité se préoccupe égoïstement beaucoup plus de sa propre personne que du monde naturel», juge-t-elle encore. Sur ce point, peut-être, tout le monde s’accorde.
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