«Jamais je n’aurais cru voir quelqu’un qui a remporté un César» : le chef décorateur du «Comte de Monte-Cristo» revient dans son lycée à Saint-Denis

«Jamais je n’aurais cru voir quelqu’un qui a remporté un César» : le chef décorateur du «Comte de Monte-Cristo» revient dans son lycée à Saint-Denis

Главная страница » «Jamais je n’aurais cru voir quelqu’un qui a remporté un César» : le chef décorateur du «Comte de Monte-Cristo» revient dans son lycée à Saint-Denis

Les yeux de la petite quarantaine de lycéens se mettent soudainement à briller. Stéphane Taillasson vient de sortir de son sac les deux césars des meilleurs décors, remportés pour les Trois Mousquetaires : D’Artagnan en 2024, et le Comte de Monte-Cristo en 2025. Ce vendredi 14 mars, la salle de classe s’agite et quelques lycéens ébahis demandent : «Est-ce qu’on va pouvoir les toucher ?» Ils vont même avoir l’occasion de se prendre en photo avec et de réaliser des vidéos pour leurs réseaux sociaux. «Ça me tenait à cœur de venir ici pour partager de ça avec les élèves et leur montrer que tout est possible, même en venant de banlieue», explique le chef décorateur, de retour dans son ancien établissement, le lycée Paul-Eluard à Saint-Denis. Il s’est ensuite entretenu avec des élèves de première et terminale en spécialité théâtre.

Véritable star du jour dans l’établissement scolaire, Stéphane Taillasson prend le temps de répondre à toutes les interrogations des jeunes. «Qui veut faire décorateur ?» lance-t-il. Une main se lève dans l’assemblée. Il raconte des anecdotes du tournage des Trois Mousquetaires pour capter l’attention. Le film est tourné majoritairement en décor naturel, «une difficulté majeure».

Cet échange privilégié avec Stéphane Taillasson est le fruit du programme Un Artiste à l’école. Créé il y a treize ans, il permet de «faire découvrir des métiers aux jeunes, qu’ils ne connaissent pas ou qui ne sont pas forcément enseignés dans les établissements scolaires», indique Juliette Pannequin, coordinatrice du projet, qui, depuis sa création, a permis à près de 25 000 élèves sur tout le territoire français de rencontrer plus de 250 artistes. L’association a noué depuis 2021 un partenariat avec l’Académie des césars.

«Jamais je n’aurais cru voir un jour quelqu’un qui a remporté un césar, s’émeut Ayoub, qui suit la spécialité théâtre. Je rêve de travailler dans le monde du cinéma. Ça me fait vraiment plaisir de le voir là et de savoir qu’il était au même endroit que moi il y a quelques années.» «Je voudrais vous remercier d’être venu ici car on est souvent oublié et rabaissé quand on vient de banlieue», lance une autre lycéenne au micro. De quoi émouvoir Stéphane Taillasson : «Je côtoie beaucoup de Parisiens et ils me demandent tous comment je fais pour vivre à Saint-Denis. J’y suis très attaché, c’est une superbe ville. Il faut croire en soi et beaucoup travailler.»

Le chef décorateur a fait toute sa scolarité à Saint-Denis. Son bac scientifique en poche, il souhaite d’abord être professeur de sport, puis se prend de passion pour le cinéma lors d’un stage à l’université Paris 8 – «J’en suis tombé amoureux». Son premier film en tant que chef décorateur est Tournée de Mathieu Amalric, sorti en 2010. Puis, il rencontre Martin Bourboulon [réalisateur des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo, ndlr] pour le film Papa et Maman (2015). La suite, Stéphane Taillasson la raconte en une phrase, sous un tonnerre d’applaudissements : «Je suis un Dionysien avec deux césars, et qui travaille simplement.»

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *