«Mythologies» : les mille visages de Deborah Kerr

«Mythologies» : les mille visages de Deborah Kerr

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Le cinéma n’est jamais qu’une histoire qu’on se raconte. Ses totems fragiles, ses icônes nous choisissent, telle une évidence qui, puissance du sortilège, nous accompagne depuis toujours. Ainsi de Deborah Kerr, à laquelle Olivier Mudry, critique raffiné, consacre un somptueux ouvrage brûlant d’amour aux éditions Marest.

Ecrire sur cette actrice au charme suranné, cette «organisatrice de chaos hors pair», voilà qui, en 2025, paraît à rebours de toute mode – ce qui, déjà, en fait le prix. Et pourtant, cette élégance racée, ce feu vibrant sous une apparente distance, impressionne dans Colonel Blimp, première collaboration avec le tandem Powell-Pressburger (son premier chef-d’œuvre) où elle incarnait trois personnages différents, comme l’amorce d’une persona souvent marquée par la métamorphose, la transmutation des êtres, leur évolution toute en subtilité affleurant au détour d’un regard, un plissement des lèvres, une position du corps. Elle bouleverse les cœurs les plus secs dans Elle et lui de McCarey, quintessence du mélo de la seconde chance, de ces amours qu’on n’osait plus espérer, si foudroyantes que «le ciel ne semble pas assez haut», et dont le sort jaloux prend un malin plaisir à contrarier les retrouvailles. Epouse délaissée, amante compassionnelle, elle nous fait trembler d’émotion dans Thé et Sympathie de Minnelli quand, fugitive et absente, phosphorant dans le souvenir de ceux qu’elle aura marqués de son empreinte indélébile, sa vo

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