En Irak, des traces de bureaucratie vieilles de 4 000 ans dépoussiérées

En Irak, des traces de bureaucratie vieilles de 4 000 ans dépoussiérées

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La mort d’un mouton, la livraison de textiles, les dépenses en pierres précieuses… Plus de 200 tablettes en argile de l’époque antique révèlent que les systèmes bureaucratiques – aujourd’hui tantôt purgés, tantôt tronçonnés – existaient déjà voilà 4000 ans. Ces preuves inédites, révélées par le Guardian samedi 15 mars, ont été découvertes en Irak par des archéologues du British Museum et le Conseil d’Etat irakien des antiquités et du patrimoine (SBAH), sur les vestiges de l’ancienne Mésopotamie. Une mine d’informations sur le fonctionnement de l’administration antique.

Ces ruines couleur ocre se trouvent être les archives de la ville de Girsu, dans l’actuel sud de l’Irak, lorsqu’elle était sous le contrôle de la dynastie Akkad de 2300 à 2150 av. J.-C., le premier empire connu au monde. «Ils notaient absolument tout. Si un mouton mourait aux confins de l’empire, c’était retranscrit. Ils étaient obsédés par la bureaucratie», a précisé au média britannique Sebastian Rey, conservateur de la Mésopotamie antique au British Museum. Ces textes écrits en symboles cunéiformes – la toute première forme d’écriture connue à ce jour, bien avant les papyrus et les parchemins – fourmillent de détails. Les livraisons et les dépenses de poisson, d’animaux domestiques, de la farine à l’orge, des textiles aux pierres précieuses… Tout y est consigné. «C’est la preuve concrète du contrôle impérial et de son fonctionnement», se réjouit le chercheur.

L’une de ces tablettes, dont les inscriptions ont pu être partiellement déchiffrées, énumère différentes marchandises : «250 grammes d’or / 500 grammes d’argent /… vaches grasses… / 30 litres de bière». Était-ce un achat, une vente, un inventaire ? Les archéologues ne peuvent l’affirmer avec certitude. En revanche, d’autres artefacts répertorient de nombreux aspects de la vie sumérienne, le peuple ayant vécu dans le sud de la Mésopotamie. Les noms et les métiers des citoyens sont enregistrés, du tailleur de pierre au balayeur du sol des temples. Ce précieux registre permet par exemple d’apprendre que, même si l’empire était dirigé par des hommes, les femmes pouvaient occuper des fonctions importantes au sein de l’État, comme celle de religieuse, ou de «grande prêtresse». Tout cela vient renforcer l’idée, selon Sebastian Rey, que «les cités sumériennes étaient connues pour leur bureaucratie complexe».

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Grâce aux centaines de milliers de textes déterrés du sol irakien, la civilisation mésopotamienne, bien qu’ancienne, est l’une des plus documentées à ce jour. Entre autres écrits emblématiques, l’Epopée de Gilgamesh, l’une des premières œuvres littéraires de l’Humanité, ou le Code de Hammurabi, l’un des premiers codes juridiques de l’Histoire. Tant de vestiges prouvant la complexité du peuple sumérien. Par ailleurs, la ville de Girsu était vénérée au IIIe millénaire avant J.-C. comme le sanctuaire de leur dieu, Ningirsu. Couvrant des centaines d’hectares à son apogée, elle figurait parmi les cités sumériennes indépendantes conquises vers 2300 avant J.-C. par le roi mésopotamien Sargon. Ce dernier était originaire de la ville d’Akkad, donnant le nom à son empire.

Libération

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