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C’est un «nouveau chapitre», selon le directeur général de la Fondation pour le logement des défavorisés, Christophe Robert. Après s’être débarrassée du nom devenu encombrant de l’abbé Pierre, la fondation a dévoilé ce lundi 17 mars sa nouvelle identité visuelle, débarrassée du visage de son fondateur. Une opération destinée en partie à retrouver la confiance du public, principale source de financement pour l’organisme qui lutte depuis plus de trente ans contre le mal-logement.
Car la fondation avait beau avoir pris les devants, en mettant en place une cellule d’écoute sur les agissements de l’homme d’église et en publiant ses rapports, les révélations en juillet sur les agressions et le harcèlement sexuels commis entre la fin des années 70 et 2005 ont mis un coup dans les dons qu’elle reçoit et qui valent pour 97 % de son financement. Entre juillet et fin décembre 2024, fait valoir Christophe Robert, les dons de particuliers, qui correspondent à plus de la moitié de leurs ressources (le reste venant de legs et mécénat) «ont baissé de 30 %». «C’est beaucoup», s’alarme le directeur général, même s’il parle d’«impacts plutôt limités à ce stade».
Reste que dans un contexte de grave crise du logement, avec un nombre record de 350 000 personnes sans domicile, plus de 2 000 enfants à la rue et 7 à 8 000 personnes qui appellent le 115 chaque soir dans l’espoir de ne pas dormir dehors, une baisse de dons qui s’inscrirait dans la durée serait très inquiétante. C’est pourquoi la Fondation compte sur cette «clarification» de son identité. Et sur un soutien de personnalités publiques, qui ont signé ce lundi matin une tribune sur le site de Franceinfo pour appeler à «un élan de soutien et de générosité». «Si pour certains, la période difficile que vient de vivre la Fondation a pu troubler son image, pour d’autres – dont nous faisons partie – la transparence qu’elle a manifestée constitue une nouvelle preuve de son intégrité et de sa détermination à combattre toutes les formes d’exclusion», peut-on lire dans le texte signé notamment par Eric Cantona, Blanche Gardin, Virginie Efira ou encore Thomas Dutronc.
L’enjeu pour la Fondation : redevenir audible pour remettre au centre son message d’alerte sur «l’urgence absolue» du mal-logement en France. Christophe Robert reste optimiste : «Je crois que le soutien va revenir.»
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