«Droit à la réinsertion» : le Conseil d’Etat saisi par plusieurs associations contre l’interdiction des «activités ludiques» en prison

«Droit à la réinsertion» : le Conseil d’Etat saisi par plusieurs associations contre l’interdiction des «activités ludiques» en prison

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Plusieurs organisations dont l’Observatoire international des prisons (OIP), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Syndicat de la magistrature (SM), ont annoncé, ce mardi 18 mars, avoir saisi le Conseil d’Etat pour suspendre la décision du garde des Sceaux, Gérald Darmanin, d’interdire les «activités ludiques» en prison. Cette interdiction «contribue à entraver le droit de toute personne détenue à la réinsertion», affirment les sept organisations requérantes dans un communiqué.

Dans le sillage d’une polémique autour de soins du visage prodigués à des détenus à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses, le garde des Sceaux a annoncé à la mi-février avoir ordonné l’arrêt de toutes les «activités ludiques» en prison qui ne concernent pas l’éducation, la langue française ou le sport. Déjà à l’été 2022, la tenue d’un épisode de Koh Lantess, une émission sur YouTube inspirée de Koh Lanta, à la prison de Fresnes avait choqué.

De la à supprimer toutes les «activités ludiques», il y a un pas que les associations requérantes estiment ne pas devoir être franchi. Avant la saisie du Conseil d’Etat, une quarantaine d’organisations, dont déjà l’OIP, la LDH et le SM mais aussi le Secours catholique et Médecins du monde, avaient dénoncé dans un communiqué commun l’«approche exclusivement punitive de la prison» et demandé à Gérald Darmanin «d’engager une réflexion sérieuse sur le sens de la peine et l’amélioration des conditions de détention».

Selon le décompte «provisoire et non exhaustif» réalisé par les organisations qui ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat, 122 activités, programmées ou en cours de programmation, ont été suspendues ou annulées en quelques semaines dans au moins 65 établissements pénitentiaires en application de l’instruction du ministre de la Justice.

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«Au-delà de l’intérêt majeur que représentent les diverses activités incriminées dans les parcours de réinsertion des personnes détenues», les organisations signataires ont dénoncé «le caractère flou et particulièrement subjectif de la notion d’activité ludique ou provocante mise en avant par le garde des Sceaux, propice à tous les arbitraires».

«Les activités socioculturelles, quelles qu’elles soient, permettent de diminuer les tensions inhérentes à la privation de liberté, de réduire les risques de développer des symptômes dépressifs, d’améliorer le bien-être physique et psychique contributif au travail de réinsertion, et de participer à la socialisation des personnes détenues», ont mis en avant les organisations requérantes.

Libération

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