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La valse-hésitation autour des pourparlers de paix à Luanda continue. Le gouvernement de Kinshasa a confirmé lundi 17 mars l’envoi d’une délégation dans la capitale angolaise, pour rencontrer le Mouvement du 23 mars (M23) et avancer vers une sortie du conflit dans l’est de la république démocratique du Congo (RDC). Alors que le régime de Félix Tshisekedi avait laissé planer le doute pendant plusieurs jours quant à sa participation, l’annonce a été saluée jusque dans l’opposition. Mais sur place, c’est une chaise vide qui attend les négociateurs congolais. Car dans la même journée, le M23, qui occupe une partie de l’est de la RDC avec le soutien du Rwanda, a annoncé son boycott des pourparlers.
Le groupe rebelle avait pourtant confirmé dans la matinée de lundi qu’il participerait aux négociations organisées par l’Angola. Avant d’opérer un revirement dans la soirée, en invoquant les sanctions prises par l’Union européenne contre plusieurs de ses dirigeants, rendues publiques entretemps. Dans un communiqué publié sur X par son porte-parole, le M23 s’en est pris aux «institutions internationales [qui] s’emploient délibérément à saboter les efforts de paix en république démocratique du Congo et à rendre impossible les pourparlers tant attendus».
Parmi les personnalités visées par les mesures restrictives de Bruxelles, plusieurs occupent des rôles de premier plan au sein du groupe rebelle, comme Bertrand Bisimwa, chef de la branche politique du mouvement. Mais aussi Joseph Musanga Bahati, qui fait office selon l’Union européenne de «gouverneur du Nord-Kivu au sein de la nouvelle “administration” illégale imposée par le M23 en violation de la souveraineté congolaise». Trois autres membres de l’organisation voient leurs avoirs gelés dans l’UE : le chef du recrutement et de la propagande, le chef adjoint du département finances et un colonel.
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Au-delà du Mouvement du 23 mars, ces nouvelles sanctions ont aussi particulièrement crispé le gouvernement rwandais, son principal sponsor. Alors que plusieurs responsables du pays des mille collines, dont le commandant des forces spéciales rwandaises déployées en RDC, sont également visés par le règlement européen, Kigali a annoncé lundi la rupture immédiate de ses relations diplomatiques avec la Belgique. Le royaume est en effet perçu par le régime de Paul Kagame comme un élément moteur dans l’adoption des mesures restrictives et accusé d’avoir pris fait et cause pour la RDC.
De son côté, le gouvernement congolais a salué dans un communiqué les sanctions prises par l’UE, tout en se disant toujours «résolument engagé dans les processus diplomatiques en cours afin de parvenir à un règlement durable et pacifique du conflit». Car pendant que les pourparlers échouent à démarrer, sur le terrain, les combats continuent. Alors que João Lourenço, le président angolais et médiateur du conflit, a appelé samedi à un cessez-le-feu, son invitation est restée lettre morte. Ce mardi, c’est aux alentours de la ville de Walikale que s’affrontent l’armée congolaise et le M23.
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